Patrice Nganang avait été arrêté et emprisonné à Yaoundé le 6 décembre dernier. Son procès, négation de toute liberté d’expression devait avoir lieu le 19 janvier prochain (Lire ici l’article de Jeune Afrique). L’écrivain a finalement été expulsé du Cameroun vers les États-Unis la semaine dernière. Comme l’écrit Timba Bema dans une tribune publiée dans Libération, « Il n’est plus à démontrer que le Cameroun est une tyrannie à l’agonie » qui « pousse à l’exil ses meilleurs talents et veille à les y garder ». La parole y est surveillée, toute critique ou volonté de changement sévèrement réprimées.
Diacritik a relayé avec force une campagne à l’initiative de Timba Bema et de Jean-Michel Devésa, Lire pour que Patrice Nganang soit libéré. Les vidéos de soutien, publiées quotidiennement dans notre journal peuvent être retrouvées ici.
Nous sommes heureux de la libération de Patrice Nganang, son combat continue. Rappelons que l’écrivain ne dispose plus de son passeport camerounais et qu’il ne peut plus rentrer dans son pays.
Comme il l’écrit, « Ils m’ont mis dans un avion en direction de Washington DC, alors que mon domicile américain est à New York. Ils m’ont mis dans un avion qui m’a emmené à Washington DC, alors qu’ils m’ont enlevé vingt et un jours plus tôt, d’un avion qui m’amenait plutôt à Harare, au Zimbabwe, terre libérée du tyran local, et où se trouve encore ma famille. Ils m’ont mis dans un avion, et m’ont jeté sur le Passage du milieu, m’ont jeté dans l’Océan Atlantique donc, que des millions de nos ancêtres ont fait en bateau, vendus qu’ils étaient pendant trois cent ans par des gens de leur espèce ».
Long est le chemin vers la liberté.