Dans La Carte et le Territoire (Flammarion, 2010, Prix Goncourt la même année, disponible en poche, chez J’ai Lu), Michel Houellebecq avait créé le personnage de Jed Martin, artiste, représenté par la galerie Franz Teller (Paris).
Un poète mort n’écrit plus.
D’où l’importance de rester vivant. (Houellebecq)
Houellebecq détaillait et décrivait son œuvre, la série photographique Trois cents photos de quincaillerie qui lui avait permis d’entrer aux Beaux-Arts, ses travaux à partir des cartes Michelin et la série qui le lance et le consacre La carte est plus intéressante que le territoire (fondation Michelin pour l’art contemporain). Il devient pour Le Monde, « un Dieu coparticipant, aux côtés de l’homme, à la (re)construction du monde », rien de moins. L’œuvre se poursuit avec des tableaux, une série de métiers, et s’achève avec Michel Houellebecq, écrivain, sa 66ème toile.
Du réel à la fiction, de la fiction au réel et retour : à Houellebecq de prendre le relais. L’écrivain a arpenté de nombreux domaines artistiques, avec plus ou moins de réussite, romans, poésies, correspondance avec BHL mais aussi chanson, cinéma. Le voilà Jed Martin : On annonce une exposition (photographies, installations, films, invités comme Iggy Pop ou Robert Combas) de Michel Houellebecq au Palais de Tokyo (Paris), à partir du 23 juin au 12 septembre 2016, intitulée Rester vivant. Sur 1500 m2.
L’auteur de la brève ne sait pas encore s’il s’agit d’une référence à la « méthode » Rester vivant publiée par Houellebecq aux éditions de La Différence en 1991 ou au mot d’ordre de 1989 du grand philosophe François Valéry nous intimant l’ordre de nous aimer vivant (« pour ne plus jamais vivre à genoux », évidemment), voire à l’album de Johnny Hallyday (2014). Les trois, peut-être ? En attendant, stay alive, folks.