Guillaume Métayer, poète et traducteur littéraire du hongrois et de l’allemand, nous invite dans son dernier livre A comme Babel, à entrer dans son atelier de traducteur qu’il appelle sa « cuisine ». On y observe le traducteur à l’œuvre, aux prises avec les difficultés, les défis, les enjeux de la traduction poétique. Le livre traite de ce qui est au cœur de l’activité du traducteur, la lecture et l’écriture. L’auteur aborde la traduction comme « une écriture à deux », nous conduisant à travers tous les chemins de lecture-interprétation, changements, pertes, enrichissement, dialogue entre les langues, les sonorités, les rythmes, les références culturelles, les processus de création et recréation textuelle poétique.

Youssef Abdelké, peintre, graphiste et caricaturiste syrien, résidant à Damas après un exil de 24 ans à Paris, opposant de longue date au régime et ayant séjourné plusieurs fois en prison, ne livre pas vraiment un scoop dans son dernier dessin. Ce petit dessin publié sur la plateforme indépendante awanmedia a pourtant provoqué une avalanche d’injures haineuses, comme celles qui se déversent sur toute personne qui tente de décrire la réalité telle qu’elle la perçoit, sans faire allégeance à quelque parti ou groupe politique que ce soit.

La poésie arabe a perdu l’une de ses voix les plus novatrices, un poète qui a tracé à travers son parcours poétique le chemin pour les générations suivantes, et au-delà même de la création poétique une figure fondatrice de la culture en Syrie. Bandar Abed al-Hamid, poète syrien, s’est éteint à Damas le 17 février dernier. Auteur d’une dizaine de livres (recueils, romans, critiques de cinéma), il occupait une place essentielle dans la poésie arabe depuis les années soixante-dix.