Sans doute le moment est-il inédit dans l’histoire de la Ve République pourtant riche en mouvements sociaux : après désormais plus de 50 jours de contestation sociale et de grève, 70% de Français plus que jamais hostiles au projet de loi, des conflits d’intérêt en pagaille, des millions de gens dans les rues et maintenant un avis assassin du Conseil d’Etat, macron n’a toujours pas retiré sa « réforme » des retraites.
Emmanuel Macron
Retour en cette rentrée sur l’expression « preneur d’otage » employé par les médias, Jean-Michel Blanquer et Emmanuel Macron dans leur sillage pour désigner, lors du chaotique bac 2019, les professeurs grévistes.
Une princesse aux cheveux bleus veillait sur les aventures de Pinocchio. Rezo, le youtubeur allemand de vingt six ans arbore, lui, une mèche de cette même couleur. Jusqu’à présent, ses vidéos semblaient le traîner de canapé en canapé, un pied dans le pays des jouets, un autre dans le monde adulte. On y chantait sur des traductions google, on se tapait des barres sur les photos d’enfance entre potes, on se moquait du playback des plateaux télé et on s’adonnait à des reprises aux mots bien pesés. Seulement, en s’aventurant en politique juste avant les élections européennes, le youtubeur bleuté se voit propulsé porte-parole générationnel en couverture du Spiegel.
Ce matin, sur France Inter, à 7h50, avant même que l’épreuve de philosophie ne débute, le ministre Blanquer annonce 5 % de professeurs surveillants du Bac en grève. Comme à son habitude, il balaie d’un revers de main tout forme de contestation en substituant au dialogue le mensonge.
Les neurosciences, outil managérial des « réformes » Blanquer : l’affirmation demande explication et exige surtout son histoire, son récit, celle d’une idéologie en marche qui, désormais, préside aux décisions prises au sein de l’Éducation Nationale, à commencer par la suppression manquée de l’Inconscient et du Travail dans les programmes de philosophie en Terminale.
Depuis des mois, chaque samedi, la police frappe, gaze, éborgne, arrache des mains. Si en France la police n’est pas un pouvoir indépendant du reste de l’État et de ceux qui le dirigent, elle est aujourd’hui l’arme la plus violente du pouvoir violent que celui-ci exerce sous le mandat d’Emmanuel Macron.