Sans doute le moment est-il inédit dans l’histoire de la Ve République pourtant riche en mouvements sociaux : après désormais plus de 50 jours de contestation sociale et de grève, 70% de Français plus que jamais hostiles au projet de loi, des conflits d’intérêt en pagaille, des millions de gens dans les rues et maintenant un avis assassin du Conseil d’Etat, macron n’a toujours pas retiré sa « réforme » des retraites.

Une princesse aux cheveux bleus veillait sur les aventures de Pinocchio. Rezo, le youtubeur allemand de vingt six ans arbore, lui, une mèche de cette même couleur. Jusqu’à présent, ses vidéos semblaient le traîner de canapé en canapé, un pied dans le pays des jouets, un autre dans le monde adulte. On y chantait sur des traductions google, on se tapait des barres sur les photos d’enfance entre potes, on se moquait du playback des plateaux télé et on s’adonnait à des reprises aux mots bien pesés. Seulement, en s’aventurant en politique juste avant les élections européennes, le youtubeur bleuté se voit propulsé porte-parole générationnel en couverture du Spiegel.

Les neurosciences, outil managérial des « réformes » Blanquer : l’affirmation demande explication et exige surtout son histoire, son récit, celle d’une idéologie en marche qui, désormais, préside aux décisions prises au sein de l’Éducation Nationale, à commencer par la suppression manquée de l’Inconscient et du Travail dans les programmes de philosophie en Terminale.