« Quelque grief qu’on ait contre le mariage, on ne saurait lui refuser d’être une expérience. » Oscar Wilde

65 rue du Faubourg-Saint-Honoré, à deux pas du palais de l’Élysée, Loris Azzaro établit en 1970 sa boutique-atelier. Le styliste sicilien né à Tunis, célèbre pour ses robes, mix de la sensualité méditerranéenne et du chic parisien, habille pour le soir Claudia Cardinale, Raquel Welch, Jane Birkin, Marisa Berenson, Dalida, Romy Schneider et… Sheila. Mince, musclée, tout en jambes, elle chante chez Guy Lux en combinaison pailletée bleu électrique style Avenger, danse chez les Carpentier en robes de jersey de soie vert jade ou rose shocking qui fluidifient ses déhanchements. Sur son site officiel, l’idole yéyé publie un livre de ses tenues de scène, soit 60 ans de show mode.

Il est des vêtements qui sont plus que des vêtements, ils sont costumes, personnages, seconde peau, talisman souple, ligne, allure ; ils sont ici avec cette robe Dior portée par Marilyn en juillet 1962 lors du shooting photo avec Bert Stern, les habits du mythe, les habits d’une rencontre si émouvante, parachèvement d’une fin possible, épure, dignité d’une femme solaire et gaie le matin, à bout de souffle le soir. Quand j’ai rêvé de cette rencontre poétique et chamanique entre Isabelle Adjani et Marilyn Monroe, j’ai aussitôt vu cette robe tellement peu Marilyn, tellement Norma Jean, tellement peu Norma Jean, tellement Marilyn.

Christian Dior aimait les roses, elles entrent dans la composition de nombre de ses parfums et sont au centre d’une exposition qui a ouvert le 5 juin 2021 et se poursuit jusqu’au 31 octobre, dans sa maison d’enfance, la villa Les Rhumbs à Granville, elle-même « crépie d’un rose très doux, mélangé avec du gravier gris, et ces deux couleurs sont demeurées en couture mes teintes de prédilection »

Le temps a passé et tu t’es retournée pour voir ce qu’il en était. Tu m’as dit : Viens voir, regarde, l’érable pousse et la vigne bourgeonne… Le temps a passé et nous sommes en avril… Mai. Le printemps que l’on espérait est arrivé, du moins dans le calendrier, les jours étirent leur bras du matin au soir, la bise laisse place à la brise, parfois, mais le soleil est encore frais. Alors oui, le temps a passé et sur nos corps, au taquet, s’apprêtent d’importantes collections d’impressions : des feuilles des fleurs des bois, de la verdure pour le futur.

Tu regardes les défilés de mars en pensant que ce sera un nouvel automne, un nouvel hiver, tu me dis : déjà !  Parfois il arrive que celui-ci ne nous a pas encore vraiment lâchés.