Il dirait le cube est cubique
Il écrirait dans des CAISSES tue-moi tue-moi ne me laisse pas mourir non il emploie le verbe crever page 33 il écrit le carton le carton fait son nom le carton fait marron il le dit sur 24 lignes qui se terminent par le carton marron fait un tas de cartons du même nomIl y a un carton qui est un cube cubique
Il y a le dé cou coupé
Il y a la brique de lait
Le cube de glace qu’on appelle aussi glaçon
Le dé posé sur la face 1 ne dit pas la même chose lorsqu’il tombe sur 4 le cube est cubique le cubisme est simultanément sa différence il dit cependant ne me laisse pas crever c’est un cube massif des fois on ne peut pas le faire rouler c’est grave
Les cabanes au plus simple ça ressemble à un cube sauf si c’est creusé dans la terre mais alors sait-on si ça s’appelle encore comme cela ?
En granit ça peut s’appeler un pavé, et sous les pavés la plage et devant ça se projette il y a des jours de pierre des révoltes à la pierre granit quartz grès
Deux feuilles de jasmins flottent délavées sombrent l’eau épaissit la limpidité plus profonde aux bords de la tasse comme la flaque elle dissout le ciel elle concentre le regard la nudité des gestes réduits au regard
Dans la cellule la tasse est une gamelle de fer blanc son regard s’y mêle à l’eau usée des infusions de paille et d’herbe une herbe pauvre arrachée apparue dans la nuit de la cellule éclairée par le néon qui crépite jusqu’à l’heure du couvre-feu
Dehors il n’y a plus de table, il y a des lits de ferraille
Il y a les corps échinés et parmi eux des corps qui s’organisent et d’autres qui n’y arriveront pas
Dans le fleuve il y a les cheveux infusés de Rojza qui colorent les générations des noyés à venir
Si je désire une eau internationale c’est la flaque la rivière aux cheveux déliés la Sprée la Vistule le bleuté Landwehrkanal où vers un matin froid joue dans la gamelle dans la tasse
Tu verras la fin de l’eau tu sauras quoi en faire
Il y aura le choc de l’œil, qui perdurera, les feuilles qu’on fera sécher tu entendras aussi le sable qui crisse sous les pas lents de la sentinelle tu verras les corps plonger et jouir de l’eau
Tu t’es dissoute un instant dans la tasse dans la gamelle dans le terrassement de tout qui te livre à tout les crues vont déborder
Il y a là-bas une plaque qui dit ton nom
Elle dit que tu disais aussi bien les nuages la tasse l’eau l’infusion de tout l’oppression et la lutte
Témoignage – entre tous la pluie est suave et lointaine entre nous le soleil ou la pluie dans ce champ vallonné je m’étends comme de la brume parmi ceux que je connais le mieux je fais de mon délitement ce qui pourrait maintenir l’unité de ce passage dans le vallon (les arbres bientôt arrêteront, l’ornière nous arrêtera, il faudra retourner, vers le clocher et vers la fin) comme les vagues se brisent sur le rivage le vent se charge des feuilles pour nos visages de pluie pour nos cheveux mais nous avançons encore tous ou presque (déjà l’un d’entre nous n’est plus là) nous avançons les uns près des autres dans ce chemin de campagne entre prés et champs où rien n’arrive pour que rien n’arrive que les feuilles du vent et les cheveux de la pluie