A l’ennemi qui ne m’a pas laissé le temps de le tuer (Renaud Cojo) : rira bien qui rira le dernier

Edward Gorey, une érotique du crime

Si une mise à jour de l’Anthologie de l’humour noir d’André Breton devait se publier, une chose est sûre, A l’ennemi qui ne m’a pas laissé le temps de le tuer, que l’on doit aux Éditions Moires, y figurerait en tête. Non seulement le scénario est à lui seul un enchantement pour le mauvais esprit, de l’ordre d’un mécanisme de bombe où à chaque avancée l’on entend un petit tic-tac, mais c’est avec une endurance rare que Renaud Cojo s’y applique dans chaque phrase, image, détail paysager, anecdote ou événement narratif.

La littérature n’est pas innocence, et, coupable, elle devait à la fin s’avouer telle. L’action seule a les droits. La littérature, je l’ai, lentement, voulu montrer, c’est l’enfance enfin retrouvée. Mais l’enfance qui gouvernerait aurait-elle une vérité ?
Georges Bataille, La littérature et le Mal,  Avant-propos.

Renaud Cojo et son double le narrateur sont embarqués dans ce qui grosso modo ressort d’une autofiction. « Grosso modo » car, cette autofiction, que je le précise d’emblée, à mes yeux a les qualités d’une légende intime. « Autofiction » manquant d’humour, trop sérieux, polémique qui plus est, enfermerait un récit dans une rhétorique qui n’est plus la sienne. Sous-titré « roman », non sans humour comme on le sait après l’avoir lu, le texte aurait pu aussi l’être de romance mais à contre-emploi.

Comme le titre le laisse deviner, le sujet du récit est l’une de ces haines quérulentes, mortelles que rien n’apaise sinon la vengeance ou la mort. Deux rivaux hostiles tournent aux ennemis jurés, suite à la subite attaque de l’un, et des plus basses, de par la forme et son objet : une insulte à l’anomalie physique sur les réseaux sociaux. Le contentieux était ancien mais semblait presque oublié pour le narrateur, son réveil sera cataclysmique, la haine exponentielle. La dédicace n’est pas vide de sens, elle est un aveu. A force d’une détestation obsessionnelle réciproque, disons d’une haine profonde, quelque chose d’intime se sécrète, une fraternité étrange, complice, de se savoir l’un l’autre, et l’un par l’autre, s’être coupé d’une certaine humanité en s’adonnant complètement au démon d’un sentiment proscrit socialement. Certes, c’est moins reluisant de s’exalter dans la vengeance, que de vouloir faire du bien à un objet aimé, mais enfin il s’agit toujours de bien s’occuper de l’autre. Réversibilité qui relie ce vieux ménage, pardi, la haine l’amour, partenaires d’une même fièvre, celle du mal. Dans l’un des rares moments du texte qui soit plutôt abstrait, ce qui relie le narrateur à son ennemi juré se trouve nommé dans un langage bataillien – c’est le sujet qui anime Renaud Cojo qui étant celui de Bataille fait revenir le fantôme de cette langue-là :

« Une extase certes, mais mêlée d’une mélancolie soudaine, dans l’impossibilité où je suis de te rejoindre physiquement. Toi le seul être qui m’occupe tout entier. Je glisse vers l’inconnu. Ce mystère s’organise légalement au plus profond de ton absence. Ce chaos est le privilège de l’accident pathologique ayant engendré tout humanité et toute humanité est un vertige de cette maladie auto-immune. Et tant que ce vide, cet appétit ne nous exalte pas nous-mêmes, alors cette part tuée de nous-mêmes en s’inscrivant insidieusement dans le silence, n’est que poison stérile. Je porte cette soif comme une force. Elle-même ne pouvant engendrer aucun mépris, parce que sublime et toujours motrice. Il me faut l’étancher. » (p.124-125)

L’écriture de Renaud Cojo chemine tranquillement, méticuleusement, comme à pas de loup, vers cette vengeance d’abord impossible du fait du décès prématuré de son ennemi qui ne lui a pas épargné cette ultime sournoiserie, puis abordable grâce à quelque circonstance posthume, le narrateur progresse ainsi sur le fil de ce désir méchant, celui d’infliger son châtiment quoiqu’il lui en coûte – fut-ce quelques dizaines de milliers d’euros. Tout le plaisir repose dans la formule originale que le narrateur a été par la force des choses, privé de la possibilité de recourir à la méthode rustique de l’oeil pour oeil, bien été obligé de lui trouver.

On sait aussi que certaines infirmités, anormalités parfois invisibles à l’oeil nu et qui vous font seul de votre espèce, rendant la vie en société cauchemardesque dès l’enfance, rendent artistes – ou fous, sous l’empire d’une colère noire contre la vie. Le narrateur est artiste, son ennemi juré également. Ils aiment les choses bien faites, ce sont des imaginatifs, ils passent leur vie à fomenter des machinations artistiques que les gens sérieux appellent « œuvres » – le narrateur, des pièces de théâtre ; son ennemi juré des compositions de musique électronique. Or c’est bien avec art et patience que toute vengeance mémorable doit se consommer, comme nous l’enseigne Shakespeare à la fin de Titus Andronicus : « La vengeance est un plat qui se mange froid » – Titus offrant un délicieux pâté à la reine Tamora, cuisiné avec la chair de ses fils, avant de en lui révéler sa recette. Le désir de vengeance, tout aussi fou que celui de l’amoureux transi, fait carburer l’imagination, entretenant rêveries exaltantes et spectacles de crimes particuliers sur un même pied, comme ces histoires qu’on aime entendre enfant avant de s’endormir. Le narrateur, tout à son rêve – que dis-je, tout à ce désir fou de se venger en sirote le philtre enivrant jusqu’à quelque chose comme un baiser de la mort. Comme deux œuvres gigognes, comme deux crimes emboîtés l’un dans l’autre, le plaisir du crime et le plaisir du récit du crime, le récit de Renaud Cojo et les aventures morbides de son narrateur, jouent d’effets de miroir, jusqu’à suggérer ou rappeler que l’art peut aussi être une vengeance contre la vie tout court – dussé-je en l’affirmant m’attirer la réprobation d’un certain esprit de sérieux ou de collaboration artistique au monde comme il va. Et ces effets de miroir balaient au hasard de faisceaux de lumière le fumeux grand art d’éclairs tuant, un peu comme à la fin d’un opéra, la scène et les gradins désertés, une lumière blafarde vient platement éclairer le dernier décor pendant que les équipes de nettoyage s’activent. Le narrateur et son double (privé de prénom, seulement tutoyé ou désigné d’un « lui »), semblent sortis des entrailles d’un semblable foyer de colère mais chacune de ces colères aurait à l’air pris une température opposée, comme deux manières d’avoir apprivoisé cet animal furieux en eux. Le premier l’a chaude, le second glaciale. Si le narrateur affecte un style branleur, burlesque – jouet des accidents de terrain ou des caprices de la vie -, attendri par les franchouillards genre Renault 16, saucisson et pastis et en tant qu’artiste, contre-culture rock ou punk, le musicien lui donne dans le goût du vide façon John Cage, la spiritualité que l’art conceptuel se donne, le style vestimentaire austère des 80’s ou l’idéal d’une retraite monacale consacrée à l’art comme de créations éclectiques pour public d’initiés. Mais une passion commune les relie, Edward Gorey le père de Tim Burton, cet illustrateur qui prenait plaisir à patiemment raconter des histoires lugubres, macabres ou sinistres, dessinées à l’encre noire, et me faisant penser au plus érotique Aubrey Beardsley.

Cette paire explosive de deux artistes ennemis jurés, caricaturale, nous introduit dans les méandres des haines qui font mijoter les coulisses des milieux artistiques mais sous un couvercle bien fermé, même si parfois elles débordent en l’une de ces polémiques publiques d’une violence atroce, dont le théâtre a le secret.

C’est le début de l’été et le passage pour le narrateur homme de théâtre par le festival d’Avignon est un incontournable. Avignon, tour à tour adoré et brûlé cent fois par les artistes. Avignon dont les festivaliers innocents ignorent les coulisses shakespeariennes derrière la fosse aux lion de la cour d’honneur, ils ignorent les tractations quasi mafieuses entre artistes et directeurs de théâtre, ce systématique rendez-voutageprofessionnel qui fait vibrionner tout un petit monde mêlant artistes, experts, petites mains de la presse et de la com’, critiques, directeurs, producteurs, d’ici et d’ailleurs entre terrasses de café et bars d’hôtels chics ; entre rencontres professionnelles sur invitation dans quelque restaurant de luxe pour le déjeuner et cocktails avec les autorités locales ou nationales ; c’est là entre autres que sur fond de chants de cigales se trament réputations, succès ou défaites d’artistes voire disparition totale & carrières de directeurs – pour la plupart, de déplaisantes questions de survie qu’on tait, surtout là en plein la grande fête du théâtre. Cette fois, le narrateur y arrive le cœur plus gros que jamais de déceptions pour ces projets, il n’a aucun rendez-vous, il n’a pris aucune place de spectacle, son passage sera bref, il a une seule raison d’être là, il est engagé comme interprète d’une lecture publique à La Chartreuse (Villeuneuve-lez-Avignons) dans le In. Tout à son projet secret de vengeance qu’il est, cette lecture l’agace, et, une fois dans sa réalité, en scène sur le plateau, le peu de consistance du texte contemporain qui en est le sujet lui saute aux yeux, tout comme l’arrogance de l’autrice à l’ego gonflé à l’hélium d’avoir été sélectionnée, tout cela sonne faux au regard de son désir du moment, qui grandit à mesure qu’il se rapproche de sa réalisation. Lui peut atteindre au sublime, la vengeance sublime œuvre concrète, sans public. Cette lecture, il va la gâcher avec ce mauvais esprit qui ne le quitte plus, avec cet humour ravageur, ou cette humeur massacrante, qui ne supporte plus rien qui puisse se donner un air de sérieux.

C’est dans ce contexte qu’il convient de replacer la manière dont le narrateur perçoit le festival ainsi que celle dont il portraiture méchamment quelques célébrités qu’on aura peu de mal à identifier derrière les faux noms ou faux nez qu’il leur a donnés. Il faut bien se dire que qui que vous soyez, une fois sous les sunlights de la société du spectacle, projeté dans ce grand cirque, grand raout aux vanités qu’est aussi le festival, vous risquez de vous métamorphoser en clowns, que vous preniez votre parti de l’esbroufe ou vous en gardiez par une sévère attitude. Il serait un contre-sens de prêter à ces caricatures le sérieux que le narrateur ne peut plus supporter nulle part, emporté par sa noire colère, même si ce serait mal lire que de ne pas retenir qu’il y a quand même du vrai sur le fond. Tout en ayant en tête que le théâtre a toujours été aussi une foire aux vanités. Ce qui est sûr en revanche, c’est que le narrateur donne un bon échantillon de la haine qui peut nous saisir parfois au théâtre, quand on a connaissance des mécanismes qui articulent l’économie ultralibérale à la survie d’activités qui, vu l’époque comme elle est, n’ont que peu de chances. Fatalement, elles doivent composer avec ce que la subvention implique, d’une manière ou d’une autre.

Le rival, ennemi juré du narrateur est ce musicien qui doit son succès d’estime dans les circuits subventionnés de la performance en musique contemporaine comme spécialiste d’un instrument rare, vintage, instrument inventé dans les années trente en Allemagne, le trautonium, qu’on doit se figurer comme un énorme buffet en bois, austère boîte à musique gutturale :

« Muni d’une corde unique contre laquelle la pression d’un doigt vient défaire la résistance en tension, le contact avec le métal conducteur produit par oscillation le cri du corbeau ou celui de tout autre volatile de mauvais augure. (…) L’absence de certification par le solfège, due à la complexité toute relative de la machine, délègue les pleins pouvoirs au bidouilleur qui te fait passer pour un spécialiste. L’improvisation est la seule technique possible à la pratique de cet instrument. Tu es malin. Chacune de tes interventions dans le cadre de conciliabules, “siestes électroniques”, festivals, signe l’escroquerie du sacristain intouchable en sa petite chapelle de convaincus. » (p.17)

Élément de comique évident, ce grave trautonium qui sent les grandes orgues ne doit pas induire le lecteur en erreur. Renaud Cojo n’est pas en train d’attaquer l’escroquerie que serait l’art contemporain en général – en tant que metteur en scène créant loin des poncifs poussiéreux du théâtre, il est aussi un représentant de l’art contemporain, mais nuance. Son joueur de trautonium une chose est sûre, il ne rigolait pas avec l’art. Un faiseur ? Possiblement, mais tout artiste ou écrivain sait combien créer c’est aussi bricoler, jouer d’illusions, on frôle sans cesse l’imposture même si les voies de la création étant impénétrables, certains cyniques sont aussi de grands artistes. Qui sait ? C’est comme une malédiction qui circule d’un regard d’artiste à un autre, regards qui se croisent mais ne se rencontrent pas, soit qu’ils se refusent à l’autre, soit qu’ils désirent en vain celui de l’autre, le face-à-face serait révélateur : joueur et dealer, voilà ce qu’ils sont. Dealer d’une drogue, l’art. L’empoignade polémique réciproque commence là, dans ce jeu de regards fuyants. Ce qu’il est plus difficile à nommer, c’est l’obscur objet du désir qui les réunit, et qu’il serait grossier de confondre avec un haut d’affiche :

« L’artiste est toujours en effet cet indolent, cet impotent de la pensée intérieure et profonde, incapable de se soustraire aux jugements corporatistes, à la caricature crétine qu’il s’est lui-même fabriquée par contamination afin de rendre crédible aux yeux du plus grand nombre son positionnement faussement humaniste et hautement racoleur. L’artiste veut être aimé, il est justement détesté pour cela. » (p. 135).

C’est peut-être qu’un artiste ne se voile qu’à lui-même combien il provient d’une colère dont le monde-comme-il-va ne veut rien entendre, tout à la fête de vivre à n’importe quel prix. De cette colère, qui gronde dans les sous-sols de la création et qui, à mesure que l’artiste se faisant un nom, elle remonte à la lumière, s’y dissolvant, s’évaporant en fumigènes multicolores inoffensifs.

Des troubles rapports entre l’auteur et le narrateur – d’une légende intime

Renaud Cojo comme son narrateur est metteur en scène, bordelais, également doué d’un humour dévastateur, ils ont les mêmes goûts, le même style, tout deux sont affligés d’une anomalie orthopédique. Mais le narrateur quitte l’auteur au moment où l’un prend la voiture et l’autre la décision d’écrire. Renaud Cojo insiste fortement dans son écriture. Son narrateur avance entre réel et imaginaire, il avance dans son monde, dans ce sous-bois de l’enfance où l’on affronte ses ennemis avec des armes secrètes. Il avance, peut-être est-ce beaucoup dire… Si près des détails, tel un grand myope, le narrateur rampe plutôt, entre le vrai et le faux mais sans intérêt est de les discriminer ici. Le terrain est proprement « surréel », l’ironie n’y a pas court, on est trop au ras de ses accidents, seul l’humour noir peut s’en défendre. Donc le narrateur rampe, il rampe ces soldats en tenue de camouflage prêts à quelque attaque ; ce qui compte c’est l’intensité dans lequel ce désir interdit met ; le cœur battant ; le plaisir épicé que cela procure – il faut se rappeler des spleenétiques, ce désir qui persiste malgré la désaffection des objets qu’il nous avait donné l’habitude de ressentir comme excitant, il n’est plus que le désir tout crû, qu’un œil lancé vers un grand vide ou noir :

« L’obscurité lugubre offre un territoire vers lequel l’oeil ne peut repousser les ténébreuses limites. Au-delà de trois mètres je ne vois plus rien. A cet instant, une sorte d’aspiration sonore ouvre des profondeurs glaciales d’où s’échappe le flot intermittent d’une mélopée de voix féminines. Est-ce l’effet de l’air soufflé dans ce tunnel qui lance à Ulysse cet appel de sirènes toxiques ? Je dois alors saisir mon appareil photo numérique pour vérifier à l’aide de son flash l’étendue de la galerie, pendant que de la main gauche mon bâton fait office de groom contre la paroi de plastique. Je dois m’y reprendre à trois reprises avant que la synchronie des mouvements ne se cale précisément. » (p. 91).

Le sous-bois d’A l’ennemi qui ne m’a pas laissé le temps de le tuer s’y incarne en un village étrange en plein Aveyron qui existe bien sur nos cartes, mais il n’a rien de bucolique, de fermier, de folklorique, c’est un ancien village fonctionnaliste des années 30 qui dépendait d’une grosse centrale hydroélectrique. Un projet quasi futuriste. Ce village a été abandonné, mystérieusement dans les années quatre-vingt par ses habitants, ou disons fui. Donné responsable d’un taux de mortalité surélevé par cancer, ou suspecté de servir de piste d’atterrissage à des OVNI, même les bêtes, dit-on, n’y venaient plus. A la vérité, la centrale hydroélectrique impliqua des lignes à très hautes tensions dont on sait aujourd’hui la toxicité, elles créent des champs électromagnétiques perturbant les organismes. C’est là que le joueur de trautonium avait trouvé plaisir à s’installer, les ondes invisibles agitant l’air tenant compagnie aux sons que son instrument de prédilection travaillait. Village qui prend dans le récit de Renaud Cojo l’atmosphère d’un tableau contemporain à la De Chirico (ceux de la période surréaliste), c’est-à-dire d’une énigme, et va comme un gant au décor de la légende intime que Renaud Cojo explore. Il ne faut pas s’y tromper. L’énigme est non pas logée dans l’histoire mais dans l’écriture de l’histoire, dans ce que l’écriture accomplit dans l’ordre du désir pour l’auteur comme pour le narrateur, à l’instar du jeu d’enfant. Et de la même façon que l’enfant qui tout seul avec ses monstres ou ses ennemis invisibles dans le sous-bois qu’il meure ou vainque s’en défait, le récit désaffecte l’auteur de sa monstrueuse rêverie, à mesure qu’il approche de la résolution de sa lutte avec son texte, pour faire place au silence de celui qui ne fait qu’écrire et constater ce qui l’agite. Éloignement, dédoublement, distance, que Renaud Cojo cultive, recherche dans son texte, par tous les effets d’optique dont l’humour noir regorge. Il s’agit d’écriture, d’imaginaire, de pensée, d’activités solitaires et immobiles. Il me fallait le préciser tant notre époque n’entend plus bien les nuances, au point que de ce petit récit de vengeance pourrait être rabaissé à quelque apologie de je ne sais quel mauvais sentiment.

Certains proverbes viennent de légendes ; il y a dans A l’ennemi qui ne m’a pas laissé le temps de le tuer comme une réactualisation de la vieille légende perdue qui aurait donné ce « rira bien qui rira le dernier » et se terminerait sur cet éclat de rire digne d’Hermès. C’est peut-être cet hermétisme latent du récit qui donne envie de reprendre au début une fois la dernière page consommée, de relire et retraverser ce plaisir étrange que Renaud Cojo nous donne à chaque page…

Renaud Cojo, A l’ennemi qui ne m’a pas laissé le temps de le tuer, Éditions Les Moires, septembre 2019, 17 €