Les éditions Dupuis viennent d’exhumer Le Gang Mazda, véritable trésor caché qui enchanta toute une génération de la fin des années 1980 jusqu’à un ultime album en 1995. À la lisière de l’autobiographie fantasmée et du roman d’apprentissage, la série déploie au fil des gags la fresque burlesque d’une jeunesse qui se cherche, un crayon à la main.
Série culte pour certains, Le Gang Mazda était tombé dans un relatif oubli avant sa toute récente réédition en intégrale. Dans le Bruxelles de 1985, Christian Darasse est un jeune dessinateur qui peine à concrétiser un ambitieux projet de science-fiction pensé dans un style réaliste. Le défi se révèle rapidement trop difficile à relever et les factures s’accumulent dangereusement. Découragé, à deux doigts d’abandonner la bande dessinée pour la musique, il est sauvé par le collègue et néanmoins ami avec lequel il partage son atelier. Celui-ci lui souffle une idée : afin de pallier provisoirement le manque d’inspiration, pourquoi ne pas réaliser des gags en une planche inspirés de son expérience de dessinateur au sein de leur atelier ? Le Gang Mazda était né.
Le nom tire son origine du garage Mazda au-dessus duquel était situé le local des auteurs, et dont l’enseigne était visible depuis la fenêtre. Christian Darasse y partageait l’espace avec Marc Michetz, dessinateur des aventures de Kogaratsu, et Bernard Hislaire, auteur de la série Bidouille et Violette et bientôt de la saga Sambre – c’est lui qui a eu l’idée du Gang, dont il sera le scénariste le temps de deux albums. Les trois compères servent ainsi de modèle aux personnages de Christian, serial lover intrigant rarement occupé à sa table à dessin, Marc, impulsif gaillard immergé dans la culture japonaise, et Bernard, indécrottable dandy romantique. Le dessin de Darasse saisit les traits de cette fine équipe, tandis que les scénettes reposent sur les observations des uns et des autres et sont la plupart du temps basées sur des situations réelles. Un dessinateur dessine donc des dessinateurs (lui-même et ses camarades) en proie aux problèmes du quotidien, c’est-à-dire ceux de la création et du dessin. Tout cela semble tourner en rond, et à l’époque tout le monde au journal Spirou accuse le duo Darasse-Hislaire de narcissisme : on s’interroge sur la viabilité d’une telle entreprise et on se demande qui pourrait être bien intéressé par une perspective si peu palpitante. Sauf que c’est précisément ce qui en fait le sel de la série.
Anatomie de la mélancolie
Le charme immédiat du Gang Mazda vient de la tonalité romantique de l’ensemble, facilitée par la peinture d’un milieu artiste et sensible, fauché et passionné, réduit à l’échelle intime du cénacle, d’un groupe soudé par les liens d’une amitié indéfectible. On parle ici d’auteurs de bande dessinée, mais le Gang aurait tout aussi bien pu être un groupe de rock – on suit leurs histoires comme on lirait une interview dans un magazine musical, la poétisation d’un modèle en ligne de mire, même au travers de ses aspects les plus lamentables, propices à l’identification. Se dessine de planche en planche l’idéal bohème de la création artistique comme moteur de l’existence, de la camaraderie comme seule éthique possible, de la cohabitation communautaire comme dernier refuge face à l’incompréhension d’une société dominée par le capitalisme. L’huissier obsessionnel qui poursuit Christian, les commerçants au bord de l’émeute à cause des dettes du dessinateur ou – l’époque où le scénario sera assuré par Tome – la légendaire apparition du Boss à la tête du journal Spirou sont autant d’incarnations d’une réalité triviale qui fait obstacle à l’épanouissement des dessinateurs, rêveurs au grand cœur dont le seul but (ou presque) est le plaisir de réaliser des planches de bande dessinée. La galère ne se revêt pas des oripeaux sordides de la tragédie, elle est au contraire portée au pinacle d’une jeunesse tout entière dévolue à la liberté de son art, jouissant de son bonheur même dans l’adversité.
Mais donc, l’art est difficile. C’est à peu près le thème de la série, énoncé dès le récit originel du Gang Mazda, qui s’ouvre sur la phrase « Ça ne peut plus durer », martelée par trois fois à l’égard des conditions de travail du futur trio. La solution à cette détresse est apportée par l’atelier, microcosme utopique où tout sera de nouveau possible. La genèse du Gang s’y inscrit en filigrane, puisque la série naît précisément de l’impasse créatrice dans laquelle est coincé à l’époque Darasse. L’atelier est un refuge pour les trois personnages de la même façon que la série sera la bouée de sauvetage du dessinateur. Plutôt que se contenter d’éprouver la difficulté de l’art, Darasse et Hislaire contournent le problème en composant à partir de lui et en le développant par la fiction. Subterfuge malicieux : l’obstacle qui fait face à la créativité n’en est plus un, puisqu’il devient le support même de la création. Toutes les valeurs se retrouvent alors inversées par l’autofiction, comme on le remarque dès la couverture intérieure du premier album, reprise dans cette intégrale : les trois personnages regardent avec dédain une photographie de leurs modèles insérée dans le cadre d’un miroir. La symétrie du dispositif met en évidence la concordance entre le dessin et la réalité, mais elle est aussitôt court-circuitée par la remarque du personnage de Christian : « Et vous trouvez qu’ils nous ressemblent ? » Le dessin acquiert alors une primauté sur la réalité, cette dernière se voyant réduite à une vulgaire reproduction, un vague reflet peu fidèle. L’original et la copie n’ont plus l’identité qu’on leur croyait dévolue, les limites se brouillent, le réel tremble.
Scinder l’univers en deux, Spleen et Idéal, et intervertir leur place, tel semble être le programme du gag dans Le Gang. C’est sans doute la raison pour laquelle Darasse ne représente presque jamais son alter-ego Christian au travail, comme s’il s’agissait de souligner que le rôle de la série était justement de parer son incapacité à travailler. Les exceptions sont tellement notables qu’elles sont vues par les autres personnages comme un miracle. À cet égard, un gag extrait du deuxième tome fait figure de théorème : pendant toute une journée, Christian reste rivé à sa planche à dessin, imperturbable, concentré comme jamais sur sa tâche, au point que ses amis s’en inquiètent. Le soir venu, il annonce fièrement avoir réalisé cinq planches, avant de les déchirer en criant : « Poisson d’avril ! » Darasse représente ainsi sa condition de dessinateur du Gang Mazda, ne dessinant plus que pour le gag et la plaisanterie, et cherchant de cette façon à créer une distorsion avec le réel. Quand il déchire en deux le fruit de son travail en un geste fou, il est permis d’y voir la fracture qui s’instaure entre la réalité et l’imaginaire, la fissure que la bande dessinée organise dans l’ordre des choses. La farce met en scène un rapport faussé aux aléas de l’existence, et elle leur tend même un piège. Le labeur n’est qu’une diversion, seul compte le geste destructeur final de Christian, qu’il faut rendre à Darasse. Car si Christian déchire les planches dans la bande dessinée, c’est que Darasse met en pièces la réalité : dessiner les problèmes du quotidien, c’est en rire ; se représenter en train de ne pas travailler, c’est déjà du travail ; se mettre en scène en loser bienheureux, c’est un pas de fait vers le succès. Le Gang Mazda porte ainsi au triomphe le déplacement figuratif de l’expérience par le dessin. Au cours d’une homérique et invraisemblable leçon de danse prise par le groupe, Bernard et Marc seront surnommés « les paralytiques de la table à dessin », clin d’œil inversé à la paralysie créatrice de Darasse. Telle est la magie du palindrome autofictionnel : incapable de concrétiser un projet de science-fiction, le dessinateur devra fantasmer son quotidien. Quand l’imaginaire peine à devenir réalité, c’est à la frustrante réalité qu’il incombe de réparer les dégâts – elle est alors prise pour cible et se retrouve à insuffler la vie à l’imaginaire. Coïncidence prophétique : Mazda, qui n’était que le nom du garage voisin à l’atelier, prend des allures mythologiques lorsqu’il s’avère être aussi le nom du Dieu de la lumière (et donc de l’inspiration) chez les Perses. Certaines choses ne peuvent s’inventer, et il faut parfois s’en remettre à la prodigalité du réel.
S’il est question de crayonnés, d’encrage et de mise en couleur dans Le Gang Mazda, c’est toujours de loin, au travers du prisme du quotidien qui parasite la créativité. Au final, ce parasitage motive la création elle-même puisqu’il devient l’objet du récit, le centre de gravité de la narration. Cela explique la poétique de l’échec mise en place dans la plupart des gags, dont le plus représentatif est sans doute celui où, malgré tous leurs efforts, nos héros ne parviennent pas à arriver à l’heure pour un cocktail anniversaire du journal « Spirou ». Auteurs à la traîne, Christian, Marc et Bernard ne réussissent rien ou presque de ce qu’ils entreprennent. Tome a bien saisi la mécanique mise au point par Hislaire et Darasse lorsqu’il reprend les rênes du scénario, notamment avec l’ironique (dès le titre) Le Gang Mazda cartonne. Même quand l’un des compères finit par publier un album, c’est par l’entremise du désenchantement. En proposant une vision idéalisée de la création artistique pour la confronter avec l’expérience du Gang, l’album offre l’image d’une dégradation du rêve par le réel. Toute sa rhétorique repose sur cette idée élaborée par le motif du dédoublement, comme en écho au geste du déchirement des pages par Christian. Le mini-récit de six planches en ouverture du livre en déploie toutes les nuances.
Il commence par détromper le lecteur sur la représentation magnifiée qu’il peut se faire du monde de l’édition. Le dessinateur (ici Bernard) doit assumer les déconvenues d’une triste réalité, et il fait même face à l’échec commercial. Mais il est de nouveau abusé par la généreuse affection de Christian qui, ayant gagné opportunément au loto, lui fait croire qu’il a remporté un séjour dans les îles lors d’un festival de bande dessinée polynésien, pour le plus grand bonheur des trois amis. À la faveur d’une ultime case, Darasse et Tome finissent par intervenir directement dans la bande dessinée pour apporter une précision : « Rien n’est vrai ! Tout est faux ! Ou alors fortement exagéré… » Le démenti final n’est pas à lire comme un rétablissement de la vérité – la nuance « fortement exagérée » admet une part d’authenticité – mais s’inscrit dans l’entrelacs des détournements et des désenchantements. Une illusion est contestée pour être remplacée par un autre mensonge, et l’ensemble finit par être nié avec force, mais il n’en ressort qu’une méfiance viscérale à l’égard d’une réalité trompeuse. Spleen et Idéal encore : dans cet album les rêves ne sont propres qu’à finir à la poubelle – littéralement. La réalité rattrape le groupe partout, même sous le soleil des tropiques que la saison des pluies ne laisse voir que par intermittence. Mais si le fantôme de la réalité s’impose chaque fois, l’incapacité du Gang à réussir quoi que ce soit se meut en célébration jubilatoire de l’échec. Le post-scriptum de Tome et Darasse insiste sur ce détail : qu’importe que ces gags soient fidèles ou non à la réalité, seul compte le rire.Le gag comme art martial
Consacrer par l’humour les déboires et les embûches d’une carrière difficile, c’est une façon de dénoncer les lacunes du réel. Cette représentation désenchantée constitue sans doute la stratégie superstitieuse d’un dessinateur pour conjurer le mauvais sort, exorciser l’échec, déjouer les pièges du marasme créatif. Dans les premiers albums, Christian s’en remet souvent au pendule pour prendre des décisions, moyen détourné de ne pas assumer la réalité et de prendre les problèmes à revers. L’instrument médiumnique est symptomatique d’une volonté de prendre de la distance avec les impératifs du quotidien et de tracer sa route au moyen de l’irrationalité. Tout le paradoxe tient encore au fait que cet écart avec la réalité se réalise en la prenant comme modèle et source d’inspiration. Tels les arts martiaux auxquels s’intéresse tant Marc, s’approcher du réel et le laisser se glisser dans la bande dessinée s’apparente à une méthode pour le contrer, une façon de s’appuyer sur sa puissance pour lui faire perdre son équilibre.
Une problématique récurrente de cette intégrale repose sur une des questions les plus banales et triviales qui soit : le choix d’un endroit où prendre un repas. Sauf qu’avec Christian, l’affaire prend vite la tournure d’une expédition militaire. Les multiples dettes contractées auprès des restaurateurs du voisinage et des autres commerçants obligent le Gang à s’éloigner toujours plus et à se déplacer en mode commando. Ces conduites réjouissantes illustrent parfaitement la volonté générale de la série d’emprunter les chemins de traverse de la réalité. Si Le Gang Mazda raconte le quotidien, il semble que ce ne soit qu’une concession faite au réel pour l’éviter, bifurquer vers un ailleurs moins redoutable, celui de la fiction humoristique. Représenter la réalité se double alors de la volonté d’inventer de nouveaux trajets pour s’y dérober.
C’est du moins le cas si l’on s’en tient aux apparences. Il ne faut pas croire que la série fait l’éloge de l’évitement et de la retraite autiste : les chutes sont toujours brutales ou se concluent par un égarement géographique aux limites de l’épopée. Rattrapés par la réalité ou conduits à une impasse, les gags esquissent une dialectique du combat dont l’enjeu n’est pas la victoire mais seulement la volonté de se dépasser. Le rapport du burlesque au réel redessine les contours thématiques de la série : non pas le récit du quotidien de dessinateurs, mais le récit de la lutte de dessinateurs avec le quotidien. Et plus le réel est difficile, plus sa représentation est drôle.
Un gag du Gang Mazda pouponne (écrit et dessiné par Darasse seul, après le départ d’Hislaire et avant l’arrivée de Tome) l’illustre parfaitement. La coloriste employée par le groupe venant d’accoucher, son bébé a envahi l’atelier et devient vite le centre de toutes les préoccupations. Aussi, tous sont très inquiets que l’enfant n’ait pas encore ri. La mère craint même un retard cognitif. Arrive alors Marc, qui glisse violemment sur un trotteur et manque par la même occasion de se faire empaler par son sabre : éclat de rire du bébé. Christian, Bernard et la mère le somment alors de recommencer. Mais, en simulant de mauvaise grasse une chute, Marc ne fait que provoquer les larmes de la fillette, très déçue. Agacé devant cette perte de temps futile, il part vindicativement, glisse sans y prendre garde sur le même trotteur et tombe encore. Nouvel éclat de rire du bébé, sauf que pour le coup le dessinateur semble avoir subi une sévère commotion, et la scène finit à l’hôpital. Le gag n’a donc de valeur que s’il est authentique. Si l’on tente de le contrefaire ou de le simuler, on n’arrivera à rien ; il faut que tout soit vrai et que rien ne soit faux. C’est un amer constat que fait Marc : le réel fait souffrir, le réel fait rire. Rien ne sert de s’y dérober, puisqu’il nous rattrape invariablement. C’est la fatalité de la chute, et la farce entre en résonance avec la tragédie. Darasse ne peut qu’espérer annuler le jeu des forces contraires en les représentant. C’est ainsi que se pratique la self-defense : laisser s’approcher la réalité pour la tenir à distance.
L’amour de l’art
Il y a bien sûr de la mélancolie dans Le Gang Mazda. L’équation est ainsi faite : si la réalité ne faisait pas mal, les auteurs n’auraient rien à raconter. Le caractère spleenétique de la série est encore renforcé par son hagiographie paratextuelle. On apprend dans la préface de cette intégrale ce que le lecteur ne pouvait imaginer à l’époque : en réalité, l’atelier n’a fonctionné que six mois. Marc Michetz l’a rapidement quitté et dans la foulée le propriétaire a voulu disposer de son local. L’amitié entre Christian Darasse et Bernard Hislaire a également décliné juste un peu plus tard, et le dessinateur s’est retrouvé à faire vivre ses personnages avec un scénariste totalement étranger au groupe. Rien n’est tout à fait vrai, tout n’est pas vraiment faux, le réel a juste érodé les liens et élimé une certaine idée du bonheur.
C’est peut-être une des raisons pour lesquelles la série suscite tant d’attrait. Les sept volumes qui la constituent semblent fouiller les souvenirs d’un temps perdu pour en faire renaître toute la saveur. L’amitié qui unit le Gang est idyllique parce que fantasmée, la vie communautaire dans l’atelier est fascinante parce qu’elle est sans doute représentée telle que Darasse aurait voulu qu’elle soit. La recette de Gang tient peut-être donc à cela : l’alliance d’une époque authentique mais trop courte, et sa pérennité rêvée par la fiction.
L’approche chorégraphique du dessin en est un signe : au diapason d’une harmonie fraternelle, les personnages calquent leur pas sur celui des autres, et les mouvements de manière générale sont emprunts d’une grâce dansante, sans doute inspirée par la sœur de Darasse qui pratiquait cet art. La tentative de retrouver dans le dessin une utopie touchée du bout des doigts se double évidemment d’une quête de jeunesse éternelle et, en tout cas pour le lecteur, d’une extraordinaire captation de l’esprit du temps. De ce point de vue, le graphisme de Darasse est remarquable, tant son élégante ligne claire correspond à merveille aux 80’s triomphantes, aux modes vestimentaires de l’époque et à l’atmosphère caractéristique. Le dessin vient ainsi rappeler que la bande dessinée est un des rares médias à ne pas avoir totalement subi la vague de laideur dévastatrice qui sévissait lors de cette décennie – et même au contraire, qu’à travers son prisme, on serait poussé à croire que l’époque n’était pas dénuée de charme.
Les filles qui hantent les rues de la ville, les couloirs de l’immeuble et les recoins de l’atelier n’y sont sans doute pas pour rien. Car Le Gang Mazda, c’est aussi cela : ces nanas, comme on les appelait à l’époque, pleines de style et de glamour, gymnastes et danseuses en puissance, qui incarnent les véritables perturbatrices du quotidien des dessinateurs. Elles sont présentes dès le tout début, passantes au passage desquelles restent suspendues les conversations entre amis, voisines objets de tous les égards, elles font tourner la tête de nos héros. C’est sans doute là la grande affaire de la série : l’importance accordée aux péripéties sentimentales, considérées du point de vue de l’érotomanie masculine. Sous l’égide de Tome, la chose ne cessera de prendre de l’importance, jusqu’à effacer les thématiques originelles axées sur l’intimité professionnelle de l’atelier. De Hislaire à Tome, Le Gang Mazda conserve néanmoins une cohérence, l’un rendant plus explicite ce que l’autre ne faisait que suggérer, à savoir que le principal objectif du métier de dessinateur est finalement d’être aimé, de préférence passionnément.
Daras et Yslaire, Le Gang Mazda fait son intégrale, tome 1, éditions Dupuis, album cartonné, 184 p., mars 2015, 24 € — Lire un extrait
Daras et Tome, Le Gang Mazda fait son intégrale, tome 2, éditions Dupuis, album cartonné, 232 p., mars 2016, 24 € — Lire un extrait
Une première version de cet article a été publiée dans Kaboom, numéro 11.