Soit dit en passant

Le journal d'Olivier Steiner © Christine Marcandier

Avant j’écoutais les Doors pour me vieillir

Je ne sais pas ce qu’est l’écriture

Est-ce qu’on peut manipuler un lecteur comme un spectateur au cinéma ?

J’ai l’impression que le lecteur est quelqu’un de plus récalcitrant

Je vis dans un monde qui voit la fin de la littérature et le début de l’astrophysique la vraie

Les jeunes n’ont lu ni Guibert ni Rousseau, et encore moins Lautréamont

Mais l’époque est formidable, il y a le boson de Higgs, les neutrinos, le spin et les ondes gravitationnelles

Aujourd’hui j’écoute les Doors pour arrêter le temps

C’est magnifique tout ce que je ne sais pas encore

People are strange, quand même

Mon dernier papier, Le jour ou Naomi pleura, est quand même un grand sommet de ridicule, quelle diva !

Il est aussi sale de partager son mouchoir que de partager son angoisse

Ou bien, avoir du génie dans la morve

Les yeux bleus cheveux noirs, quand même, quel titre !

Je crois que c’est le premier livre que j’ai vraiment lu

J’ai rien compris mais tout : compris et vu, en même temps

Allez, s’il vous plait, aimez-moi un peu je ne demande que ça

Suis même prêt à vous aimer en retour

C’est quand même pas compliqué

Jadis nous étions jeunes

Mais aujourd’hui le temps avance vers nous, c’est lui qui bouge

Camille Laurens est un putain de canon

J’ai un peu connu Christine Angot, un peu beaucoup

Elle pouvait être très charmante et gentille

Puis très sévère et méchante

Il paraît qu’elle n’a pas changé

J’aimerais vivre comme un ange vagabond

Écrire est un travail, oui, mais pas que

J’aime les choses clairement rapidement durement

Je ne suis pas gay parce que je préfère les hommes mais parce que j’ai un problème avec les femmes

C’est-à-dire que les femmes, la femme, le féminin, c’est mon problème, ma question

Je me la pose

À part ça j’ai eu deux nuits bien arrosées cette semaine

J’aime un garçon très beau très jeune et très fou, il s’appelle Antonin,  la merveille des merveilles est qu’il n’y a aucune ambiguïté sexuelle entre nous, pas de désir physique aucun

De la fraternité tout nu comme dit Christophe Honoré

Enfant j’ai eu un bégaiement dit « vulgaire », mot prononce par l’orthophoniste et la psy

Après j’ai eu de l’acné qualifiée de « vulgaire » également

Après je me suis dit que c’était soit la vie et l’élégance, soit la mort

Il m’arrive d’hésiter

Et puis parfois je suis sur

L’idée de Dieu est géniale

Par exemple

J’y arriverai un jour

Disait-il