Pour l’exergue empruntée au bibliomane de référence, Charles Nodier, « Après le plaisir de posséder des livres, il n’y en a guère de plus doux que d’en parler ».
Pour la préface de l’immense James Salter, récemment disparu, écrivant, comme une épitaphe, à la fin de cette même préface, qu’il « y a un grand nombre d’écrivains, et d’écrivains d’importance, dont, comme les étoiles dans le ciel, visibles ou non, la gloire nous éclaire ». Il est désormais de ces étoiles.
Pour sa phrase sur le fait que les livres que nous possédons sont « une extension de notre moi ou de notre être, une extension qui, inséparable de la vie, en est une dimension supplémentaire et même une dimension de ce qui vient après ».
Et la phrase de Borges qu’il cite, « le paradis est une bibliothèque ».
Et pour le texte de Jacques Bonnet, évidemment, qui semble issu en droite ligne du Penser/classer de Perec, pour son jeu sur le rangement impossible de toute collection de livres (et pour cette raison tenant des jeux oulipiens, contrainte et échappées).
Pour son chapitre sur les personnages fictifs plus réels que des personnes ; ces fantômes qui nous hantent et nous offrent une deuxième vie, parallèle à la première.
Et pour le plaisir, le dernier paragraphe de ce livre :
« les livres de ma bibliothèque sont comme les maisons anciennes, lourdes de la présence des hommes et des femmes y ayant vécu dans le passé, avec leur lot de joies et de souffrances, d’amours et de détestations, de surprises et de déceptions, d’espoirs et de résignations. A la réflexion, je n’ai jamais habité que de vieilles maisons »
Toute bibliothèque est une « vieille maison », avec son peuple fantôme, son « peuple en petit » (Oliver Rohe).