Ça y est, c’est parti, il a ouvert la fenêtre et grimpé sur une chaise, il s’est lancé à la conquête de l’air.
Xavier Girard
D’habitude, les choses ne lui font pas peur. Mais cette fois, la menace venait des planches disjointes de son atelier.
Il n’avait pas peur du noir, il avait peur de ce que le noir cachait de plus puissant que le noir.
Quoi qu’il fasse, un crayon à la main, ou l’un de ses appareils photos posé sur un pied, il assistait, mi effrayé mi ravi, à la multiplication des images.
Quand il allait au cinéma, ce qui ne lui arrive plus guère, il prenait place au bout de la rangée, vers la sortie, en cas de fatigue ou de risque imminent.
Cet été-là, ils avaient décidé de passer quelques jours à Saint Martian, au-dessus d’Apt, chez les parents d’un ami, dans une maison en forêt. Un matin, en allant chercher le pain, il avait remarqué au bord du chemin une voiture bleue, un de ces bleu qui ressemble à du noir, et n’avait rien trouvé de bizarre à cela.
Il s’appelait Léon, Léon Lavie, un nom qui sentait bon la fourniture d’eau et le moulin de meunerie. Il avait traversé la méditerranée et à peine débarqué à Marseille, où la Durance venait d’être amenée, il eut l’idée de faire fortune avec des chutes.
« (…) elle a fait de Louise Bourgeois, la fille qui n’arrête pas de courir après ses souvenirs, un personnage de roman ».