À l’occasion du centenaire de la naissance du peintre et photographe américain Saul Leiter (1923-2013), les éditions Textuel offrent au public français la rétrospective d’un extraordinaire artiste de l’intime dont le nom côtoie désormais les plus grandes figures du vingtième siècle.
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Le quinzième numéro de la revue Edwarda arrive au creux de votre boîte aux lettres dans un format cahier sous pli cellophané, comme si vous receviez miraculeusement des nouvelles de Madame Edwarda et de son créateur Georges Bataille.
J’aimerais être une souris au Palais Bourbon pour, sous les sièges, voir les jambes des politiques, le squelette de la loi, la silhouette des amendements. Avec mes petits yeux, VOIR et enregistrer toutes les lois, la nuit, le jour, entendre chaque voix sans perdre une miette. Une miette de rongeur.
Livre de photographies, livre politique, Vous fermez les yeux sur notre colère est aussi un livre poétique. Retour, dans cet entretien avec Jean-Philippe Cazier, sur les partis-pris et enjeux de ce livre.
Intimité ? Intimacy ? Il dit que je sais l’écrire, l’intimité. C’est gentil, flatteur, mais si je savais… J’aimerais bien. En revanche, ce que je sais à peu près : certains mots. Comme intime/extime, des choses comme ça, autour desquelles je tourne, j’avance. Car il y va d’un certain pas, et d’un certain regard qui manque. Qui fait défaut. Et qualité. Le regard perdu. Qui n’a pas perdu une image.
Emerveillement et compassion animent sa pratique magnanime, infusent à la fois ses écrits et ses expositions. Le moine bouddhiste Matthieu Ricard vit dans l’Himalaya depuis 1972, où il réalise des photographies de ses maîtres spirituels et de paysages grandioses. Il décrit ainsi la splendeur de la vie sur terre qu’il assortit parfois de citations empreintes de spiritualité.
C’est en interrogeant la signification de chiffres tatoués sur le bras de sa tante que Barry Salzman, encore jeune garçon, devait engager une longue quête qui, sans qu’il le sache alors, allait définitivement orienter sa vie et son œuvre.
Les mains de Marina, habitante de Kharkiv, qui a fui la guerre et est maintenant réfugiée en Allemagne. En juillet, elle est revenue à Kharkiv durant plusieurs jours pour régler quelques affaires et voir sa mère qui a refusé de quitter l’Ukraine.
Un homme d’Irpen, Alexeï, visite sa maison dont il ne reste rien après que la bombe l’a frappée. Seules les briques et les pièces en fer demeurent après l’incendie – quelque chose qui a survécu au feu. Le chien d’Alexeï est mort et gît dans la cour. Dans sa cave souterraine, il a trouvé plusieurs boîtes de chocolats et des pots de tomates.
Le jour de l’évacuation d’Irpen. Toutes les personnes, lors de l’évacuation, transportaient les objets les plus précieux pour elles. L’homme sur la photo évacue sa basse. La photo a été prise à travers une voiture couchée à l’envers sous le pont détruit.
Un homme en costume de loup se promène sur la place principale de Kiev, essayant de remonter le moral des gens, posant parfois pour une photo avec eux. Les sacs de sable, les mots HELP US. La photo est prise depuis le bâtiment du ministère du Commerce.
Un manuel scolaire, dans la rue, à côté d’une maison bombardée. L’exercice qui est écrit sur la page nous parle de la beauté de Kharkiv, une ville de constructions modernes et de parcs verdoyants.
J’ai fait cette photo dans une école endommagée : fenêtres cassées, murs en ruine. Les portes étaient ouvertes. Je me suis sentie dans une sorte de musée consacré aux horreurs de la guerre et de l’enfance qui l’a vue.

Évacuation d’habitants de la ville d’Irpen par un pont détruit par les bombes. Une vieille dame se déplace en s’appuyant sur son déambulateur, avec son chien, entourée de débris militaires.
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enêtres d’un immeuble endommagé dans le nord de Saltovka, un quartier de Kharkiv qui a particulièrement souffert de l’agression russe. Beaucoup de chiens et de chats sont abandonnés et errent dans les pâtés de maisons de leur quartier natal. La dame qui vit toujours dans cet immeuble a recueilli plusieurs chiens errants et les nourrit pour ne pas qu’ils meurent de faim.