Il est difficile de détacher son regard d’une œuvre de Cécile Cornet. Tantôt attiré, tantôt révolté, le spectateur fait face à des scènes dont la force ne peut laisser indemne.  Chacune de ses représentations est une explosion de sens et de couleurs, toutes ancrées dans des expériences intimes, qu’il s’agisse de souvenirs, de réminiscences ou de sentiments de révolte représentés par des objets devenus symboles. Chaque image est longuement pensée, imprégnée par la sensibilité d’une artiste soucieuse de mettre en lumière les inégalités sociales, entre féminisme et lutte des classes.

Le nouveau livre d’Annie Ernaux, Le jeune homme, s’ouvre sur ces mots : « Si je ne les écris pas, les choses ne sont pas allées jusqu’à leur terme, elles ont été seulement vécues ». Comme un prélude à l’art d’écrire, les expériences vécues sont immédiatement présentées comme source première, clôturées par la mise en mots.