C’est une forme de testament d’autrice que nous offre Joan Didion avec Pour tout vous dire, recueil de chroniques publiées entre 1968 et 2000 qui n’aurait pas dû paraître de manière posthume en France chez Grasset, dans une traduction de Pierre Demarty. La préface signée Chantal Thomas est d’ailleurs au présent et elle célèbre une écriture qui s’offre comme un « alliage de dureté factuelle et d’humour ». Joan Didion a pratiqué le journalisme, le scénario, le roman, l’essai comme autant de formes qui « dessinent simultanément le portrait d’un pays, d’une époque — et d’une femme ».
Joan Didion
Joan Didion, autrice, scénariste, essayiste, journaliste (et phare du « new journalism », s’est éteinte hier à New York. Elle avait 87 ans. Son œuvre est une fresque de l’Amérique comme de sa propre vie, deux sujets en miroir, collectif et intime, intérieur et extérieur. Le 2 février prochain, les éditions Grasset publieront Pour tout vous dire (Let me tell you what I mean), dans une traduction de Pierre Demarty, un livre qui rassemble des chroniques publiées entre 1968 et 2000 comme les thèmes de prédilection de l’autrice (presse, politique, Californie, femmes) et s’offre comme un « pourquoi écrire ». Retour sur une œuvre majeure depuis le prisme du documentaire que lui consacra Griffin Dunne, en 2017 et d’une phrase en ouverture du White Album, cette phrase qui vaut ethos comme art poétique, « Nous nous racontons des histoires afin de vivre » (« we tell ourselves stories in order to live »).
Le documentaire que Griffin Dunne a consacré à sa tante, l’immense Joan Didion, est disponible sur Netflix. Le Centre ne tiendra pas (The Center Will Not Hold) est le portrait d’une femme comme l’explicitation d’une œuvre majeure, il est construit sur un savant équilibre de documents d’archives (films familiaux comme interventions télévisées) et d’entretiens au présent, avec Joan Didion et ceux qui lui sont proches (Calvin Trillin, David Hare, Harrison Ford…).
Offrir un espace et une tribune à la narrative non-fiction et au New Journalism littéraire, telle est la tâche à laquelle s’emploient, inlassablement, la revue Feuilleton comme les éditions du Sous-Sol.
Peut-être vous souvenez-vous de David Foenkinos, en 2012, vantant les mérites d’un café en capsule, « pour ne plus jamais rompre avec le plaisir ». De Véronique Ovaldé, en 2012, écrivant une nouvelle pour Twingo. On reste dans le rayon automobile avec Joël Dicker qui roule pour Citroën…