Autre situation le carton prend l’eau il s’imbibe à cause de la pluie qui tombe depuis plusieurs heures elle descend du camion avec la seule chose à monnayer sa peau qui sur le marché de la peau en ce moment coûte très peu ça dépend des saisons mais à la saison des pluies dans les rizières où il y a trop de peaux la peau coûte presque rien coûte moins que son poids de riz moins que l’écosse du riz l’eau est sale la peau trop lavée elle descend du camion avec d’autres peaux apportant sur le marché le seul bien qu’elle possède une peau délavée il pleut depuis le ciel il pleut depuis la terre il pleut dans le riz entre les seins sur les reins il pleut sur les bacilles de toute la misère il y a un bacille de la faim il n’y a pas de vaccin contre le bacille de la faim alors elle descend du camion elle se délave dans le riz elle n’a pas le droit de parler la parole nuit au rythme du riz au rythme du capital du riz elle chante ça n’est pas interdit l’eau entre dans la bouche elle gagne du temps sur le riz elle dévale l’eau son chant travail son chant des comptables dans lequel elle introduit un autre temps elle chante elle terrasse le terrassement elle n’est pas la seule le chant est collectif le riz ne se plante pas seul seule elle descend du camion derrière une autre peau délavée derrière une autre peau délavée derrière une autre peau délavée derrière une peau délavée, autre, autre peau, autrement délavée mêlées dans la complainte du travail du dos courbé sous la pluie sous les sacs de riz sous la misère délavées dans le paysage bave dans l’eau ses traits lavés deviennent imprécis comme toutes les parties du corps que ne servent pas au riz autre situation un peu la même un peu toujours noyer la peau faire la peau il y a là une multitude de peaux de remplacement donc des peaux sans prix des peaux qu’on ne regarde pas au détail le riz s’achète en gros la pluie tombe elle se hâte elle rythme le rythme du riz de son chant elle se tue dans la gorge l’eau noie la salive l’aquarelle du riz est la
SITUATION
Si la nature hétérogène de l’esclave courbé dans son carton se confond avec celle de l’immondice où sa situation matérielle le condamne à vivre, celle du maître hors des cartons se forme dans un acte d’exclusion de toute immondice, acte dont la direction est la pureté mais dont la forme est sadique est une citation en partie est grandiose tragique est ce qui est là où tout s’engouffre est tout ce qui forme les larmes est sortie de la citation est ce qui profile les armes sont alors ce qui terrasse est là tu es sur le sol tu gis et qui te ramassera est la question Rosa sait ce qu’il en est de la totalité elle y plonge elle se précipite comme sur l’arrête du précipice c’est de là qu’elle regarde et qu’elle nous dit regarde je me noie, regarde encore l’oxygène sort de mes poumons et font des petites bulles dans l’eau je m’enfonce je ne le sais pas mais je m’enfonce l’eau est froide je ne la sens pas mais elle est froide elle est noire pas vraiment boueuse mais du reflet des nuages laids portant les rouilles de la métallurgie le niveau monte dans mes poumons en même temps dans le gauche et dans le droit il faut imaginer je n’ai pas mis des galets dans mes poches pour couler comme elle le fera bientôt regarde de sombre bientôt tu ne verras plus rien à moins que mon corps remonte quelques temps après à la surface ma robe ressemblera à un sac le corsage ressemblera à de la toile préparée pour les murs en torchis mes cheveux feront des galettes avec la terres et se joindront au torchis avec cela vous construirez les fragiles maisons de terres et d’eau des cabanes qui s’abattront dans la tempêtes mais que vous reconstruirez ailleurs en attendant je m’assieds sur un rocher des rive du Dunajec je suis votre Lorelei juive révolutionnaire de Pologne je vous regarde passer je regarde dans l’eau vous débattre dans l’eau surnager faire un radeau d’écorce de bois et de torchis de cordes de mes cheveux vous vous venez de Zakopane et vous allez vers les plaines plates vers les rizières de bouleaux les bois blancs je suis là
l’alèthement le non caché, arraché au sommeil (on dort mal dans un carton, et pas du tout dans l’eau)
on a besoin d’une définition pour avancer comme on a besoin d’eau sous le cagnard pour avancer un pas de plus : Matérialisme, nom masculin de langue française, abstrait : c’est le matériel d’autrui (son carton), sa soif et sa faim et son désir le matérialisme ce n’est pas moi n’est pas le mien ce qui est à moi c’est la responsabilité face à la matière je suis assise sur le rocher de la pure matière je regarde la matière de l’eau prenons un exemple et cet exemple est Le bleu du ciel le rouge de la révolution qui s’y mire est la formule radicale mérite des poèmes (ça s’est déjà vu déjà fait) est un titre est le plus beau est un décollement de la rétine métaphysique est beau est l’absence de pluie est la suspension du malheur pour les cartons et leurs habitants est admettre l’action de la littérature sur les hommes est sa propre annulation est l’absence de l’œil mais tous les yeux est l’oscillation entre la préférence négative et le choix joyeux est la douceur d’été pour supporter toute la douleur est le bleu dur de la vigilance est la mer allée avec le soleil est la transparence découvrant son opacité est la brûlure est ce qu’il faut regarder fixement est le bleu du ciel
j’ai écrit des poèmes en prison d’où par une petite fenêtre il m’arrivait de voir le bleu du ciel la matière c’est la différence non logique c’est ça le ciel livide blanc comme du fer chauffé gris lourd ou bleu d’un bleu de ciel où la matière est la matière je regarde l’indifférence de l’eau qui se teinte du ciel avant de se teinter de mon corps de mes cheveux de mes cils
pendant ce temps je chantais Schubert et Schumann Arm aber sexy
Si la nature hétérogène de l’esclave courbé dans son carton se confond avec celle de ceux pour qui la révolte et le terrassement de tout de toi avant tout sont nécessaires alors il faut terrasser détruire les terrasses les balcons pas faits pour les cartons pour construire les terrasses de riz qui se nourrit de l’eau des larmes de la chance du climat de la mousson de la charpie qui conserve l’humidité de l’eau qui essorée contient le début d’un ruisseau d’un torrent d’un lac d’un fleuve essorez les charpies pour en faire le fleuve des terrasses il faut donner de la couleur aux héroïnes blêmes il faut donner des situations aux cartons il faut nommer les cartons intituler les cartons manifester les cartons contre la nature hétérogène de l’esclave ployé noyé dans son carton tu te porteras sur le devant de la porte tu regarderas la rue les maisons les portes tu donneras des signes des liens tu leur diras
Tu déferas les cartons
comment voir les six faces en même temps surtout
pour gagner du papier
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Situation 30
faire en sorte d’être insituable
Son visage tes yeux
(expérience simultanée)
La tête étoilée le bandage la blessure l’éclat d’obus à l’intérieur
l’éclat d’obus retiré le pansement l’écrit d’obus dévoilé la charpie
partout l’odeur de l’éther et la poudre de riz
Pour les lointains bois de bouleau elle ne sait pas encore
Le simultanéisme est à hauteur de la drogue de l’hallucination de l’intensité c’est aussi le contraire de la rencontre parce que ça se passe entre deux ailleurs c’est aussi la communauté parce que ça demande la conciliation
Devant les méandres du fleuve dans les terres basses et plates elle
interroge
Son visage, seul, extrait de la foule de l’histoire dans sa nudité sa solitude
Il y a des courants chauds même dans l’eau glacée de la Spree et tu ne peux savoir où commence ce courant où termine le froid la vague est faite de ≠≠≠≠≠≠≠≠≠ et de ≈ ≈ ≈ ≈ ≈ ≈ dans son sillon les alluvions il y a les eaux de moteurs des bateaux les naufragés de la Lorelei le suc des tissus de Rosa plein de chose à vomir encore et de l’eau pour les assoiffés
UN PEU APRÈS IL Y A LES (VOIR PLUS LOIN) IRIS D’EAU DE L’OUSE
Il faut définir les domaines inapplicables de l’action directe
Les situations qui noient les domaines le courant chaud
Tu n’as pas plus raison de penser cela que le contraire
Craindre la propagande de la grève de masse prétendre excommunier formellement les coupables de ce crime c’est être victime d’un malentendu absurde il est tout aussi impossible de propager la grève de masse comme moyen abstrait de lutte qu’il est impossible de propager révolution grève de masse et révolution sont de concepts qui ne sont eux-mêmes que la forme extérieure de la lutte des classes et ils n’ont de sens et de contenu que par rapport à des SITUATIONS politiques déterminées
Situation 31 : produire plus de situations – ceci est aussi un eexpérimentation
Situation 32 : ruiner (TERRASSER) la situation actuelle