Émouvant et fort : tels sont les termes qui viennent à l’esprit à peine la lecture achevée de Dans ta voix, tous les visages disent Je de Serge Ritman qui vient de paraître chez Tarabuste. En autant de poèmes, Ritman dévoile un chant nu, celui qui va à la rencontre d’une aventure plurielle : qui part du corps et de la jouissance de l’autre pour l’élargir au film du monde, un monde où le soulèvement serait celui d’un peuple. C’est peu de dire que la poésie de Ritman dépasse le lyrisme : elle l’élargit à la pulsion politique du vivre. Autant de sujets que Diacritik ne pouvait manquer d’aller évoquer en compagnie du poète le temps d’un grand entretien.

Depuis bientôt une vingtaine d’années, recueil après recueil, Sandra Moussempès s’est imposée comme une des figures majeures de la poésie contemporaine. Les années 20 s’ouvrent avec bonheur sur l’un de ses textes les plus remarquables, le spectral et puissant Cinéma de l’affect qui paraît aux éditions de l’Attente. Dans cet opéra-poème, phonographe capteur de voix diffuses et profuses, Sandra Moussempès convoque à partir d’Angelica Pandolfini, célèbre cantatrice qui fut son ancêtre, un véritable atlas à la Warburg des voix disparues mais présentes. Autant de raisons pour Diacritik d’aller interroger la poète à l’occasion de la parution de ce recueil, véritable événement de ce début d’année.