Sommes-nous entrées, entrés, dans l’ère Post-#Metoo ? Qu’est-ce c’est que « Post #Metoo ? » Ou encore : Existe-t-il des œuvres symptomatiques d’un après-coup à #Metoo ? Pour répondre en s’attardant à dessein sur le dernier film de Catherine Breillat – L’Eté dernier, tout un programme temporel dans ce titre… – il faut d’abord rappeler l’histoire proche qui a lieu sous l’égide de l’étendard #Metoo. Oui, le temps est venu pour un bilan provisoire sur ce que signifie que défendre pour toutes et tous le droit de vivre une vie épargnée de brutalités et de violences, vie sociale, vie ordinaire, vie professionnelle, familiale, mais aussi vie psychique et sexuelle.
Neige Sinno
Je ne vais pas aller par quatre chemins. Triste tigre, le récit de Neige Sinno récemment paru chez P.O.L. est superbe. Ça a déjà été dit par des bien plus calés que moi. Je ne vais pas ici ajouter du dithyrambe aux panégyriques… de l’éloge aux éloges… de l’éblouissement à l’éblouissement.
Avec Triste Tigre, Neige Sinno s’impose comme l’une des révélations de cette rentrée. Véritable déflagration, son livre qui interroge le viol que le beau-père a fait subir à l’autrice durant son enfance, mobilise une rare puissance de diction et un saisissant pouvoir d’intellection des faits.