Il est des vêtements qui sont plus que des vêtements, ils sont costumes, personnages, seconde peau, talisman souple, ligne, allure ; ils sont ici avec cette robe Dior portée par Marilyn en juillet 1962 lors du shooting photo avec Bert Stern, les habits du mythe, les habits d’une rencontre si émouvante, parachèvement d’une fin possible, épure, dignité d’une femme solaire et gaie le matin, à bout de souffle le soir. Quand j’ai rêvé de cette rencontre poétique et chamanique entre Isabelle Adjani et Marilyn Monroe, j’ai aussitôt vu cette robe tellement peu Marilyn, tellement Norma Jean, tellement peu Norma Jean, tellement Marilyn.
Le ravissement de Marilyn Monroe
A l’occasion de la parution de leur livre, Le Ravissement de Marilyn Monroe, entretien avec Anne Gorouben et Olivier Steiner où il est question de vie, de mort, de fascination, d’écriture, du Christ, du retour rêvé d’un spectre vivant…
Près de soixante ans après sa mort, Marilyn Monroe laisse encore et encore fulgurer ses feux. Feux de séduction, feux de détresse, envoûtements d’une étoile perdue dans une galaxie secrète. De décennie en décennie, elle happe certaines âmes qui gravitent autour de sa nébuleuse blond platine. Comme toute passion, la poésie est délinquante. Elle braque les mots pour les couler dans les sensations de l’enfance. Portée par la peintre et plasticienne Anne Gorouben et l’écrivain Olivier Steiner, Le Ravissement de Marilyn Monroe condense une magie en laquelle j’ai perçu l’enfant lointain du Chant d’amour de Jean Genet.