L’écriture ne tient pas en place : d’emblée, elle refuse, par l’image, de se tenir sage comme une image. Peut-être est-elle avant tout une traversée depuis le langage d’une expérience du sensible dont le mot d’écriture et le mot d’image tentent de livrer la fragile et intime singularité sans parvenir à l’épuiser tout à fait – l’obligeant à trouver une plasticité toujours neuve. Sage comme une image, telle ne sera pas sans doute l’après-midi du jeudi aux Enjeux du contemporain car, à parler de friction des Arts dans la littérature, il y a fort à parier que l’image et l’écriture en ressortiront nourries l’une de l’autre à la manière d’un métamorphisme – ou d’une métamorphose conjointe.
Bertrand Mandico
Un Top 10 des films de 2018, moins pour faire un classement que pour indiquer des pistes au sujet de ce que le cinéma a proposé, au sujet de ce que les cinéastes ont perçu du monde et ont créé dans le monde, de ce qu’ils et elles donnent à voir et à penser aujourd’hui, de ce que les films – certains films – font au monde et dans le monde.
Diacritik l’affirmait haut et fort de la sortie en salles des Garçons sauvages en salles, en février dernier : « l’un des plus beaux films qu’il nous sera donné de voir cette année ». Nous republions notre entretien avec Bertrand Mandico, réalisateur de cette transe spectatorielle érotique, visqueuse, poilue et fantasmagorique alors que le film sort en DVD, aujourd’hui.
Aux portes des rêves, la pensée s’agite. Et cela pourrait bien commencer par l’interrogation que pose en chanson Barbara Carlotti dans Magnétique, morceau de son dernier album éponyme : « Je n’ai pas encore pu savoir jusqu’à présent ce qu’est exactement le rêve. Je me le demande toujours. »
L’année vient de débuter et Les garçons sauvages est déjà sans nul doute l’un des plus beaux films qu’il nous sera donné de voir. Une bande de cinq garçons d’une arrogance à toute épreuve commet le crime de trop.

Une excellente année pour l’industrie du cinéma nous déclare-t-on. La troisième meilleure depuis 50 ans. Pour l’industrie, les chiffres, certes. Et il ne faut pas se mentir, c’est une bonne chose lorsque l’on connaît le modèle de répartition qui profite à la création.