À la frontière, on peut ressentir un certain détachement envers ce qui ne cesse de tomber en toutes saisons, tout en entretenant une curiosité maladive pour ce qui a le pouvoir de relancer l’attente, en la décevant. Aujourd’hui, c’est bande dessinée, avec cet etc. relatif à de trop rares débordements du champ qui, s’ils ne satisfont guère les aficionados de la BD, comblent les amateurs d’imbrications inédites entre les mots et les images.

On peut désirer en finir avec un personnage ou une série : Hergé aurait bien aimé en finir avec Tintin, mais il a dû s’atteler à produire, certes en prenant son temps et entouré d’une fidèle équipe, quelques albums de plus – de trop ? –, parce que la peinture n’a pas voulu de lui. Mais c’est une autre affaire que d’en finir avec un domaine aussi vaste, aussi mal délimité (et tant mieux) malgré tant d’efforts accumulés ces dernières décennies, que la bande dessinée – genre ou forme bénéficiant de librairies spécialisées, de sites dédiés, d’exégètes monomaniaques, et de quelques grands festivals dont on attend chaque année la reprise.