Sans doute Par les écrans du monde de Fanny Taillandier qui paraît aujourd’hui est-il non seulement l’un des romans les plus importants de cette rentrée mais, plus largement, l’un des plus remarquables parus ces dernières années.
Antonioni
La mise en scène est une question qui a toujours excédé le théâtre – comme si son accomplissement devait se dire au théâtre à la fois comme son absolu, son accident et son impermanence. C’est pourquoi il n’est guère étonnant de venir tout d’abord, en ce premier soir, interroger la mise en scène dans ce qui est hors du théâtre, souvent vécu comme son concurrent mais aussi bien comme son dédoublement : le cinéma.

Benoît Peeters (écrivain, directeur des Impressions Nouvelles) et Laurent Demoulin (auteur du tout récent Robinson chez Gallimard) se sont livrés à un brillant et plaisant exercice : un grand entretien à deux, autour des éditions de Minuit et de Jérôme Lindon, que Diacritik, via Jacques Dubois, a le bonheur de publier, en deux parties.

Ce jeudi, à 19h, au Centre Pompidou dans la petite salle aura lieu une lecture performée de Sunny Girls par Sandra Moussempès qui sera ensuite interrogée par Jean-Max Colard et Johan Faerber.
La soirée sera retransmise en direct en streaming sur le site de Diacritik.

La littérature du réel a le vent en poupe, comme la narrative non-fiction, en témoigne la parution en poche aujourd’hui, chez Points, du Motel du voyeur, signé par l’un des papes américains du genre, Gay Talese, considéré comme le fondateur du Nouveau Journalisme, avec des livres comme Sinatra a un rhume ou Ton père honoreras.
Le Motel du voyeur, couronné par le Prix Sade lors de sa parution en grand format (2016) aux éditions du Sous Sol, est sans doute l’entreprise limite du genre, interrogeant l’éthique et la moralité journalistiques, au point d’avoir provoqué un scandale aux États-Unis, une forme de couronnement paradoxal pour l’auteur de 84 ans.
Dans l’ensemble des livres de Suzanne Doppelt, et plus précisément de Totem (2002) à Vak spectra (2017), dans Le pré est vénéneux (2007) ou La plus grande aberration (2012), textes et photographies s’agencent dans un travail de combinaison rythmant l’écriture à la fois littéraire et photographique. Les photographies en noir et blanc se composent souvent par séries ou planches selon différents formats.
Diacritik a évoqué ces livres en grand format. Les voici en poche, pour le plaisir de tous : Camille Laurens, Celle que vous croyez (Folio) et Le crime d’Ari Thorarinsson (Points).

Si les connexions entre poésie contemporaine et cinéma apparaissent d’emblée dans la réappropriation du cinéma en tant que sujet, thématique, figures, par le texte poétique, et en particulier dans les références filmiques très présentes qui entrent dans la composition des textes poétiques, le réinvestissement des pratiques cinématographiques dans le poème reste un axe des plus intéressants de convergences, d’influences, de porosité entre les deux domaines. La confrontation du texte poétique avec les outils techniques de l’écriture cinématographique sera ainsi l’axe privilégié dans cette première approche de la question « poésie contemporaine et cinéma », sous l’angle de leurs interférences et de leurs connexions.
Malgré le mot d’ordre que semble s’être donné la “critique” de cinéma depuis une bonne quinzaine d’années (certains ayant même commencé à faire la grimace dès la projection de Mystery Train en 1989), Paterson, le dernier film de Jim Jarmusch, n’a pas été considéré comme une étape supplémentaire de la prétendue chute de ce cinéaste projeté dans les hauteurs dès 1984 quand Stranger Than Paradise avait obtenu la Caméra d’or à Cannes.

La littérature du réel a le vent en poupe, en ce mois de novembre, comme l’a mis en lumière le double prix Medicis 2016 : or les éditions du Sous-Sol sont un passeur inlassable de la narrative non-fiction et viennent justement fait paraître le dernier livre de l’un des papes américains du genre, Gay Talese, Le Motel du voyeur. Gay Talese est considéré comme le fondateur du Nouveau Journalisme, avec des livres comme Sinatra a un rhume ou Ton père honoreras. Le Motel du voyeur (2016) est sans doute l’entreprise limite du genre, interrogeant l’éthique et la moralité journalistiques, au point de provoquer un scandale aux États-Unis, une forme de couronnement paradoxal pour l’auteur de 84 ans.

Comme tous les matins, lorsque je vais au travail, mon train s’arrête immanquablement devant le restaurant « La dolce vita » : un vaste espace de baies vitrées qui se trouve à côté de cette station RER à vingt minutes de Paris, où je m’apprête à descendre. Comme tous les matins, guettant des yeux la grande et discrète terrasse qui donne sur la Seine, immanquablement, je me dis : pourquoi ? Pourquoi La dolce vita ? Pourquoi on donne à certains lieux des noms de films ? Les films seraient-ils aussi des lieux ?
Le premier plan qui surgit à l’écran est traversé du désert de vivre. Il y a un arbre au bord gauche du cadre, secoué d’un vent qui paraît souffler sans trêve. Il y a, dans un paysage de désert, des pierres sèches et nues, jaunes de soleil, une étendue rocailleuse qui dira l’abandon le plus nu.
« Il s’obstine à vouloir m’expliquer que le désir et l’amour, ce n’est pas pareil. Le désir veut conquérir et l’amour veut retenir. Le désir, c’est avoir quelque chose à gagner, et l’amour quelque chose à perdre. »
L’histoire du cinéma ne se confond pas avec celle des images. L’histoire du cinéma, ce serait peut-être toujours l’histoire d’une image absente, d’une image manquante, d’une image négative, d’une image qu’on ne voit pas, d’une image qui fait défaut, d’une image à la fois absolue (sur-visible) et ultime (qui annulera toutes les autres) qui aurait valeur de totalité, qui serait en somme la clef du visible.
Le Centre Pompidou expose l’œuvre de Dominique Gonzales-Foerster jusqu’au 1er février 2016, un labyrinthe temporel (« Dominique Gonzalez-Foerster. 1887-2058 »), spatial (une trentaine d’œuvres entre la Galerie Sud, les terrasses du musée et l’atelier Brancusi) et intertextuelle tant l’œuvre de l’artiste est nourrie de cinéma, de littérature, de musique et d’architecture. Extension de l’exposition et œuvre à part entière, Marienbad électrique d’Enrique Vila-Matas paraît aux éditions Bourgois. L’ensemble forme un diptyque fascinant, jeux de miroirs entre deux artistes, deux univers, deux manières d’interroger la création, en conversation, dans une double mise en espace de strates qui se superposent, se conjuguent, se répondent.