Un texte inédit de Claude Favre.
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« Aujourd’hui, chacun l’aura compris, le caillou dans la chaussure, c’est la problématique du Covid. Malgré tous les dispositifs systémiques de veille sanitaire qui avaient été mis en place en temps et en heure, force est de constater que les signaux faibles de ce qui est peu à peu devenu une pandémie ont échappé à tous les contrôles.
Un jour, alors que je ne le connaissais pas encore très bien, j’ai demandé à Barry de me raconter son plus vieux souvenir. Du tac au tac, le plus grand voyageur des lettres nord-américaines et le plus raffiné des hommes en quête spirituelle — un écrivain d’une sensibilité et d’une grâce mystiques qui s’était déjà enfoncé dans la neige jusqu’aux aisselles en traquant des loups en Alaska, avait décrit la migration des oies des neiges à travers le Canada et avait suivi l’enseignement de peuples indigènes aux quatre coins du monde et dans l’Arctique, plus particulièrement — s’est mis à disserter sur l’eau.
Je lui dis : tu es un survivant, je voudrais parler de toi, de ce que tu as vécu, de ce que tu as subi lorsqu’ils t’ont supprimé l’allocation adulte handicapé.
Le texte qui suit, « Des lieux et des hommes. Les débuts de la révolution syrienne », a été prononcé à Beyrouth par Lokman Slim le 12 janvier 2018 lors d’une présentation du travail de « Creative Memory of Syrian Revolution / Mémoire créative de la révolution syrienne ».
Le premier texte sur la Commune de Paris, je l’ai lu dans l’encyclopédie politique dont les gros volumes occupaient une place importante dans notre bibliothèque. Il y avait en noir et blanc une illustration d’ouvriers derrière les barricades dans les quartiers de Paris, que je regardais longuement.
Sans logement et par manque de fric, en 2007 je quitte Paris pour retourner vivre à Charleville-Mézières, la ville de ma naissance.
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C’est vrai que cette nouvelle année ne commence pas fort. On travaille et on dort mal, on fait les courses, on range les souvenirs de voyage les projets de voyage, on trie les bibliothèques. Le téléphone sonne de moins en moins, les conversations tournent en rond et dès que c’est le week-end, il pleut. On attend on attend on attend et on vieillit.
Nous voudrions beaucoup de calme pour lire, écrire, contempler les photographies… :
Une image, à condition qu’elle nous poursuive, souligne chaque heure qui passe. Certaines, on ne peut s’en détacher. D’autres vous accompagnent de loin. En silence. Accompagner, c’est signifier.
D’abord, si j’observe les photos Berlin 2005, c’est une question de surfaces nettement découpées, aplats homogènes, parcelles géométriques ajustées par contraste, idée de l’équilibre à atteindre.
Trois textes inédits du poète irakien Abbas Belail. Traduction de l’anglais par Jean-Philippe Cazier.
KANDID – Salut La Mort, ça va ?
LA MORT – Ah tiens, salut Kandid !
KANDID – Je t’ai quand même reconnue avec le masque. Mais t’as pas l’air en forme !
Le pogrom de Kishinev de 1903 prend, dans le cours de l’histoire mondiale, une importance particulière. Considéré comme précurseur de l’Holocauste, c’est l’événement avec lequel l’horizon du XXᵉ siècle s’assombrit, non seulement pour les territoires de l’Empire russe mais aussi pour l’Europe. Il sonne le glas de l’ancien monde, annonçant l’avènement des nationalismes totalitaristes, la destruction des juifs d’Europe et une crise de l’humanisme similaire à celle qu’avait connue le XIXᵉ siècle.
le noir l’absence illuminent tout, obscur la nuit totale les étoiles pleine lune brillante, jamais ouvert ni écrit ou prononcé cette vie pullule mauvaises herbes et insectes, rouges géraniums roses ou un simple bouquet de marguerites et œillets rouges, où se croisent beaucoup de lignes tracées depuis l’extérieur du livre, est peut-être aussi la mémoire, est peut-être une lettre adressée à toi, une page ? un livre ?