Autrefois — « Quand tu penses qu’autrefois c’était hier » (Claro) —, les archives de nos vies étaient personnelles (photographies, journaux intimes, transmissions de récits) ou plus collectives, quand artistes et écrivains s’en emparaient. Aujourd’hui, toutes les vies sont surveillées, archivées, quasi en temps réel, via réseaux sociaux, traçages d’algorithmes et espionnage de masse.
Category Archive: Carole Zalberg
Carole Zalberg est romancière, parolière, auteur de romans pour la jeunesse (Je suis un arbre, J’aime pas dire bonjour, Le Jour où Lania est partie). Elle est notamment l’auteur d’une « Trilogie des Tombeaux », A défaut d’Amérique, L’Illégitime et Feu pour feu. Elle a récemment publié A la trace et Chez eux vient de sortir en poche chez Babel. Elle nous livre ici son abécédaire.
À la trace de Carole Zalberg est le journal d’un séjour d’un mois en Israël, du 16 avril au 16 mai 2015 (lire notre critique ici). En diptyque, la romancière a accepté de partager et commenter pour nous quelques images de Tel Aviv, prises durant ce séjour.
Dans A défaut d’Amérique (Actes Sud ,2012), Carole Zalberg écrivait de l’un de ses personnages qu’« elle entretient avec Israël un rapport ambigu, douloureux », « et pourtant le lien est là, qui se réveille dès qu’il est question de l’État juif dans les médias ou les conversations ». Ce n’est pourtant pas A défaut d’Amérique que cite la romancière en ouverture d’A la trace, journal de son séjour à Tel Aviv du 16 avril au 16 mai 2015 mais L’Illégitime (Naïve, 2012) et des phrases qui traduisent un même rapport paradoxal au lieu, « Israël où vit une partie de ma famille maternelle », ce pays qui est à la fois « chez moi » et un ailleurs, un là-bas pris dans un « constant sentiment d’étrangeté, une vague inquiétude ».