C’est un ensemble de lettres inédites qui tient du petit roman. À la toute fin de sa vie, Marcel Proust veut se séparer de son secrétaire et ami Henri Rochat qui vit à grands frais chez lui depuis trois ans. Entre tentatives pour lui trouver un emploi à l’étranger et versement d’une somme d’argent en plusieurs parties, l’écrivain fait intervenir son grand ami banquier Horace Finaly pour tenter de trouver une solution à un incroyable embarras. En grand proustien, le collectionneur bibliophile Jacques Letertre qui a acquis par l’intermédiaire de sa Société des Hôtels Littéraires ces lettres en 2020 nous éclaire sur un épisode désormais publié chez Gallimard et dont il a rédigé l’avant-propos.
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Marcel Proust rencontra James Joyce le 18 mai 1922, au Ritz. Lors d’une soirée mondaine comme l’auteur de La Recherche excellait à les décrire, donnée par de riches Américains, les Schiff, à l’issue de la représentation d’une pièce de chambre de Stravinski, Renard. Deux génies littéraires se sont rencontrés, que se sont-ils dit ? Nul ne le sait vraiment, ne demeurent que quelques lignes de Joyce. Patrick Roegiers ose imaginer la scène, combler la béance d’un inconnu, faire du réel, sans doute décevant, une fiction assumée et un tombeau littéraire, hors temps, hors réel, hors cadre.
Le titre assume une forme de paradoxe : Proust était un neuroscientifique. Le sous-titre se veut plus explicite : Ces artistes qui ont devancé les hommes de science. L’essai Jonah Lehrer pourrait être placé sous l’exergue de ces phrases fabuleuses d’Apollinaire, notant qu’« un mouchoir qui tombe peut être pour le poète le levier avec lequel il soulèvera tout un univers » : « Tant que les avions ne peuplaient pas le ciel, la fable d’Icare n’était qu’une vérité supposée. Aujourd’hui, elle n’est plus une fable. (…) Je dirais plus, les fables s’étant pour la plupart réalisées et au-delà, c’est au poète d’en imaginer de nouvelles que les inventeurs puissent à leur tour réaliser ».
Le 4 décembre 2019, Jacques Dubois se lance dans une grande entreprise de relecture (dia)critique de la Recherche, par « arrêts sur images » et scènes du grand roman proustien. La série s’achève un an plus tard, le 18 décembre 2020, après 60 billets proustiens. Alors que Le Temps retrouvé figure au programme de l’agrégation de lettres 2023, pourquoi ne pas retraverser l’ensemble du livre en 7 volumes à travers cette série d’un grand proustien ?