New Wave made in China. Le mot nouvelle vague reprend ici son sens et ne se limite pas à la désignation d’un genre musical. Témoin d’une société chinoise en mutation, qui est peut être au bout d’un cycle, Nova Heart, groupe de Pékin fédéré à l’initiative d’Helen Feng – DJ et ex animatrice sur MTV China, n’est peut être que le précurseur d’un mouvement qui ose le chant en anglais et qui s’adresse à tous, sans frontière. Jusqu’ici peu de groupes asiatiques arrivait jusqu’à nous, leur musique étant destinée souvent au « marché » local. Mais ici on ne parle pas commerce mais art.

Teaser. En attendant de vous parler demain en long, en large et en travers de Mensch, qui se produira ce soir, 21 octobre 2015, aux Bains de Paris dans le cadre d’une soirée organisée par leur label, Tsunami Addiction  — ce qui me permettra d’agrémenter l’article de l’expérience live —, découvrez Cosmopolitain, single charnière sorti entre leurs 2 albums.

Derrière le buzz, l’automne.
L’affirmation suivante ne choquera pas les gens qui feuillettent régulièrement la presse musicale ou qui épluchent tous les sites référents en la matière (Pitchfork, Stereogum et compagnie) qui dictent les tendances, avec un fil d’actualité monopolisé par une liste de quelques artistes sur lesquels tout le monde semble tomber d’accord.

Inutile de s’appesantir sur la passé, il n’a que peu de connexion avec le présent dans ce cas. L’auditeur peut parfaitement ignorer que la chanteuse du jour était l’une des 3 membres de The Pipettes, groupe féminin de Pop Indé qui a déclenché un petit buzz il y a 10 ans de cela, avant de tomber dans l’oubli avec un 2è album dance pourtant pas déplaisant. Les compteurs sont remis à zéro.

Au tic tac de l’Horloge de Baudelaire, Ariane Moffatt offre en cette année 2015 un pendant digital sur un 5e album, étrangement crépusculaire. 22H22 ? « L’heure où ma seconde vie commence ». 22H22 ? Bientôt la fin d’un cycle, et le début d’un autre. Mais quel autre ? A l’instar du poète, la québécoise semble s’interroger sur le déclin de la vie tout au long de ce disque magnifique, hanté par le temps qui passe, la jeunesse qui fane (Nostalgie des jours qui tombent), et va jusqu’à imaginer son propre requiem (Domenico).