Marguerite Duras avait-elle les yeux verts ou bleus ? Jean Vallier, son meilleur biographe, les a vus verts. Pour Colette Fellous, qui la rencontra à maintes reprises dans les vingt dernières années de sa vie, ils étaient évidemment bleus, « bleus et purs » tels qu’elle les a gravés dans sa mémoire avec « la beauté de son visage, son air unique et souverain de Marguerite D. ».

Trop de gens, dont on se fiche complètement, ont cru bon de publier leurs réflexions et pensées, généralement d’une atroce banalité, fébrilement notées durant les deux confinements subis depuis 2020. Aussi, l’on en veut presque à Chantal Thomas d’avoir inscrit le terme de « Journal » sur la couverture de son dernier livre. Ce choix risquant, en effet, de décourager ceux qui ne seraient pas déjà des amoureux de son écriture. Et ce serait tellement, tellement dommage !

Trop de gens, dont on se fiche complètement, ont cru bon de publier leurs réflexions et pensées, généralement d’une atroce banalité, fébrilement notées durant les deux confinements subis depuis 2020. Aussi, l’on en veut presque à Chantal Thomas d’avoir inscrit le terme de « Journal » sur la couverture de son dernier livre. Ce choix risquant, en effet, de décourager ceux qui ne seraient pas déjà des amoureux de son écriture. Et ce serait tellement, tellement dommage !

Le 16 juillet 1995, à l’occasion de la commémoration de la Rafle du Vel d’Hiv, Jacques Chirac reconnaissait, dans un discours qui fit grand bruit, « la responsabilité de l’État français » dans l’arrestation, et donc la déportation, de milliers de juifs, hommes, femmes et enfants. En acceptant de livrer « ses protégés à leurs bourreaux », la France, « ce jour-là, accomplissait l’irréparable », reconnaissait – enfin ! – le Président de la République.

Ce sont deux petits livres qui, en un bizarre carambolage, figurent sur la même table, celle des parutions récentes, chez vos libraires.  Étrange, en effet, de lire dans le même élan Misogynie, une nouvelle de l’irlandaise Claire Keegan (traduit par Jacqueline Odin chez Sabine Wespieser) et Nous ne vieillirons pas ensemble, réédition en poche (L’Olivier) du récit largement (totalement ?) autobiographique du cinéaste Maurice Pialat. Car, même si celui-ci a été écrit voici un demi-siècle et celui-là publié en février dernier par le New Yorker, tous deux parlent exactement de la même chose : qu’attendent les hommes, la plupart d’entre eux au moins, des femmes ? Et, en refermant ces deux livres, on se dit qu’en un demi-siècle, rien n’a vraiment changé. Sauf peut-être la façon de le dire.

Marguerite Duras avait-elle les yeux verts ou bleus ? Jean Vallier, son meilleur biographe, les a vus verts. Pour Colette Fellous, qui la rencontra à maintes reprises dans les vingt dernières années de sa vie, ils étaient évidemment bleus, « bleus et purs » tels qu’elle les a gravés dans sa mémoire avec « la beauté de son visage, son air unique et souverain de Marguerite D. ».

« Et moi, je vous souhaite impatience et révolte ! ». En 1943, dans les cinémas restés ouverts, où l’on peut un instant oublier la guerre et se tenir chaud, les spectateurs ont appris à décrypter les sous-entendus dans les dialogues, en apparence anodins, que la censure allemande a laissé passer.