RIPLEY(S) : INTERRUPTION

Ripley: When I sleep, I dream about it. Them. Every night. All around me, in me. I used to be afraid to dream, but I’m not anymore.
Call: Why?
Ripley: Because no matter how bad the dreams get… when I wake up it’s always worse.

Neuf épisodes à ce jour, pour cette série que j’ai la chance de pouvoir développer avec l’aide enthousiaste de Johan Faerber et le concours de Diacritik, autour du personnage d’Ellen Ripley, neuf épisodes qui ont, en parallèle, suivi son évolution dans les trois premiers films de la saga — Alien, Ridley Scott (1979) ; Aliens, James Cameron (1986) ; Alien3, David Fincher (1992) — et l’ont prolongé, entre fiction et autofiction (qui est un peu ma marque de fabrique).

Recréer Ripley, c’est bien entendu tenter de rendre un hommage juste, construit, à la fois renseigné et sensible, à l’une des héroïnes les plus importantes, à mon sens, de ces quarante dernière années, et à l’actrice qui l’a incarnée au cinéma, Sigourney Weaver ; mais c’est aussi chercher, à travers les vides que la fiction impose par nature, qu’ils soient temporels (les gaps d’un film à l’autre), physiques (les absences à l’écran), qu’ils soient contextuels au scénario même (on ne peut ni tout montrer, ni tout dire : tout juste peut-on deviner ou extrapoler à partir des éléments donnés ce que l’on ne sait pas), à préciser les contours d’une personnalité rebelle, à la comprendre, à en façonner peut-être une image qui, tout en confirmant ce que l’on avait reçu frontalement, ce que l’on acceptait, l’enrichirait sans la détourner d’elle-même.

Ce je(u) — que je m’approprie, que je me permets, que, je l’espère, vous appréciez — s’interrompt le temps de l’été pour reprendre au mois de septembre.

Je vous invite à en profiter pour revoir les trois films que nous avons évoqués lors de ce premier semestre 2019 et vous donne rendez-vous à la rentrée pour la Résurrection.

Faites de beaux rêves !

*

RIPLEY(S) est une création.

RIPLEY(S) est à la fois analyse de film, projection (auto)fictionnelle, chronique et roman : un texte hybride qui ne répond pas à la question, de la poule ou de l’œuf — peut-être pour la bonne raison que l’œuf, ici, n’engendre pas la poule (mais sa chair).

RIPLEY(S) est chronologique et désynchronisé — c’est une somme de voix qui à partir d’un personnage, le déconstruisent ou se déconstruisent, pour tenter d’en approcher une vérité / version.

RIPLEY(S) est un rendez-vous : une autopsie bimensuelle pour comprendre l’humain et dénicher le monstre qu’il abrite.

RIPLEY(S) est une femme(s).