Les « réformes » Blanquer ont voulu supprimer l’inconscient et Freud des programmes, signalant plus profondément combien désormais il s’agit, contre la psychanalyse, de réduire l’homme à son cerveau et à sa cognition. Ce samedi 25 mai, aura lieu, au local de L’École de la Cause freudienne à Paris, une après-midi de réflexion sur ce thème en compagnie de Johan Faerber, Thomas Schauder, ainsi que nos collègues Christiane Alberti, Pierre Gilles Gueguen, Anaëlle Lebovits-Quenehen et Yves Vanderveken.
Le 21 mars, un tweet de Johan Faerber tirait une sonnette d’alarme précisant que deux notions disparaissaient du nouveau programme de Terminale en philo : le travail et l’inconscient. Ce nouveau programme développé par des experts des « Groupes d’élaboration des projets de programmes » doit être soumis après ajustements au Ministre de l’éducation. Faerber soutenait que l’intention de supprimer ces deux concepts majeurs qui balisent notre civilisation dévoile une tendance idéologique. Massivement retwitté et commenté, ce tweet montrait l’émotion et l’incompréhension ressentie par les internautes.
A l’heure actuelle, il semblerait que ces découvertes majeures de Marx et Freud aient échappé à ce de destin de disparition de l’enseignement. Sans doute que la mobilisation des « psys » et des profs de philo n’y est pas pour rien. Devons nous nous réjouir de ce renversement de la situation ? Restons éveillés car le maitre de demain ne se repère pas dans les actions qu’il porte aujourd’hui mais dans ses intentions. Ce projet qui a envisagé la suppression des concepts de l’inconscient et du travail en dit long de ces intentions. La volonté d’écarter de la transmission de la culture des concepts voire des disciplines entières des sciences humaines est une tendance discursive généralisée qui se propage bien au-delà de la France. Ainsi, le président brésilien envisagerait de supprimer les crédits aux facultés de sociologie et de philosophie au nom de « se concentrer dans les domaines qui génèrent une retombée immédiate pour le contribuable ».
La découverte de l’inconscient par Freud a bouleversé le monde. Le fantasme scientiste de la conscience absolue tente de recouvrir ce point d’où sont venus se proférer des vérités nouvelles. Le danger d’une telle prétention n’est pas mince, car comme la psychanalyse nous enseigne, ce qui est mis à la porte du symbolique risque toujours de revenir dans le réel, sous la modalité d’une mauvaise surprise. Les effets de la réduction de l’homme à son cerveau et à sa cognition ne se feront pas trop attendre. Dès aujourd’hui on entend des voix qui mettent en question la nécessité de donner la parole à ceux qui souffrent de leur existence. Car en effet, à quoi bon de parler si il suffit de médiquer et dresser la conscience? Le congrès Pipol 9 qui aura lieu à Bruxelles le 13 et le 14 juillet sous le titre « L’inconscient et le cerveau, rien en commun », sera l’occasion de réaffirmer l’importance de l’événement Freud et du réel singulier pour chacun dont témoigne le concept de l’inconscient tel qu’il l’a forgé.
Afin de contribuer à faire barrage à ce mouvement de civilisation, une étude des enjeux politiques et épistémiques de la question s’impose d’urgence. L’Ecole de la cause freudienne souhaite engager un échange sur ce thème avec des professionnels d’autres disciplines soucieux de ce phénomène. Nous vous invitons donc à participer à une après midi de réflexion et de débat sur ce thème en vue de PIPOL 9. Elle aura lieu le samedi 25 mai de 14H à 17H, au local de l’ECF, 1 rue Huysmans, en compagnie de Johan Faerber, Thomas Schauder, ainsi que nos collègues Christiane Alberti, Pierre Gilles Gueguen, Anaëlle Lebovits-Quenehen et Yves Vanderveken.
Samedi 25 mai de 14H à 17H, au local de l’ECF, 1 rue Huysmans, Paris 6e