« Je ne sais toujours pas si je suis le premier homme ou le dernier chien » : la citation de Youri Gagarine en exergue du livre de Pavel Vilikovský ouvre à l’espace même qu’arpente le récit — un lieu flottant et labile, celui des entre-deux.
Voyageur ironique, le narrateur, double de l’auteur, lui-même mis en abyme par la figure de Thomas Bernhard, interroge nos identités, celles que forgent littérature et politique, ces deux frontières complexes de nos cartographies mentales.
Thomas Bernhard

Olivier Guez, auteur de la très documentée Disparition de Josef Mengele expose sa méthode, son intention littéraire et parle des problématiques qui ont présidées à la fabrication de ce roman de non-fiction, à l’atmosphère chirurgicale et qui sonne comme une prémonition, venue du passé. L’ouvrage, au moment où cet entretien a été réalisé, figurait sur la liste du prix Goncourt. Il a été couronné aujourd’hui par le Prix Renaudot.
La 8ème édition du Festival America aura lieu, à Vincennes, du 8 au 11 septembre prochain, rendez-vous incontournable pour les amateurs de littératures américaines. Diacritik est associé à plusieurs de ces rencontres et vous propose, durant l’été, de revenir sur quelques-uns des auteurs invités. Aujourd’hui, Ben Lerner, né au Kansas en 1979, dont les lecteurs français ont pu découvrir Au départ d’Atocha, son premier roman, en 2014, aux éditions de l’Olivier. Son second roman, 10:04, paraît le 25 août prochain. Les deux ont été traduits par Jakuta Alikavazovic.
Si, je suis constamment choqué. Lisez donc mes livres, c’est un amoncellement de millions de chocs. C’est un alignement non seulement de phrases, mais d’impressions de choc, Thomas Bernhard.
Écrire est selon moi plus rassurant que vivre sans écrire.
Barthes posait cette question : comment peut-il y avoir beaucoup plus de lecteurs que d’écrivains ? Comment peut-on être heureux de lire et cependant ne jamais passer à l’Ecrire ? Comment comprendre le désir de l’autre ?
Écrire, ce serait désormais savoir se souvenir, ému, de la littérature. Ce serait savoir se souvenir, indéfiniment, avec pénitence, porté par une impuissance ivre d’elle-même, de ce qu’elle a pu être, du monde qu’elle a mené, des hommes qu’elle a traversé et de toutes les paroles qu’avec elle et après elle, elle aura su emporter jusqu’au dernier souffle.