La première chose que je voudrais affirmer, bien que cela puisse paraître quelque peu conventionnel, est que Des empires sous la terre de Mohamed Amer Meziane est un livre très important. Il est impressionnant d’érudition et de savoir mais aussi d’élan, de force et d’engagement. C’est un travail considérable qui ne veut pas se contenter d’assembler des connaissances, de raffiner des concepts, mais qui entend défendre une thèse et ouvre ainsi une discussion. Cette discussion a déjà commencé, en France et aux États-Unis, et elle va continuer*. Ce livre est impressionnant, il est provocant dans le meilleur sens du terme mais il est aussi, de mon point de vue, discutable et problématique. Les lecteurs comprendront que, pour moi, cette catégorie n’est pas une catégorie restrictive mais bien affirmative. Être problématique est ce qui est appelé par un travail véritablement philosophique. Un travail philosophique ne règle pas une question une fois pour toutes, au contraire il donne le moyen de refonder et de déplacer des problèmes.

« Moving Frontiers – Do and undo / Faire et défaire », plateforme de recherche artistique initiée par Sylvie Blocher et Antoine Idier à l’École nationale supérieure d’arts de Paris-Cergy, organise quatre journée de rencontres, performances et projections à Paris, du 23 au 26 mai 2018. En lien avec la Triennale SUD2017 à Douala, au Cameroun, cette plateforme se propose d’interroger les frontières et les territoires mais aussi de faire place aux problématiques contemporaines sur l’Afrique, la migration, la question coloniale et postcoloniale.