Incisif, juste et remarquable : tels sont les mots qui viennent à l’esprit pour qualifier Un hamster à l’école de Nathalie Quintane qui paraît aujourd’hui. Entre autobiographie et réflexion, Quintane évoque avec force son expérience de l’école, de la collégienne qu’elle fut à l’enseignante en collège qu’elle est désormais depuis bientôt une trentaine d’années. Physique, politique, sociale : l’école est pour Quintane une traversée totale. Elle interroge autant les discours que chacun tient sur l’Éducation nationale que sa place dans la société. Diacritik ne pouvait manquer, à la parution de ce livre qui vite s’imposera vite comme un classique, d’aller à la rencontre de Nathalie Quintane pour un grand entretien.

Nous, professeurs de lycée, sommes confrontés aujourd’hui aux côtés de nos élèves au nouveau système ParcourSup censé garantir l’accès au post-bac pour les élèves de Terminale. L’État a prétendu par la voix de Jean-Michel Blanquer, Frédérique Vidal et Emmanuel Macron que ce système permettrait de remédier à l’injustice flagrante qui avait ému l’opinion l’an dernier : la sélection arbitraire des bacheliers par tirage au sort. En vérité, cette nouvelle fake news étatique est là pour cacher l’absence flagrante de toute politique de création de postes dans le Supérieur et de construction de nouvelles universités qui, de fait, prive un grand nombre d’élèves de toute poursuite d’études. C’est ainsi, au bas mot, l’équivalent de dix Universités qu’il faudrait créer pour accueillir dignement les élèves.

« Le baccalauréat constitue l’un de nos derniers rites initiatiques, mais sa valeur réelle est bien inférieure à sa valeur symbolique. Je souhaite simplifier le bac » : tels sont les quelques mots lapidaires par lesquels Emmanuel Macron, alors candidat, appelait de ses vœux une profonde réforme de l’examen national sitôt son élection venue.