Budapest au début du XXe siècle. Une jeune femme entre dans un prestigieux magasin de chapeaux, elle est accueillie comme une cliente… Après une séance d’essayage, elle se présente, elle est venue « pour l’annonce » : elle s’appelle Irisz Leiter, le magasin a été fondé par ses parents disparus et elle cherche à retrouver les circonstances de leur disparition. Elle aurait un frère dont elle cherche la trace. La caméra la suit, la cadre en gros plan.
László Nemes
Je lis avidement, ce matin, la chronique de Joffrey Speno. J’ai vu Le fils de Saul sur un écran de télévision, dans mon appartement bruxellois, il y a un peu plus d’un an.
Quatre ans après Le fils de Saul, László Nemes revient avec son deuxième long métrage, Sunset. La photographie est de même signature, le cadrage aussi, et on notera par-dessus tout le goût que nourrit le cinéaste pour la prétendue immersion dans l’Histoire via un personnage qui nous y fait voyager.
Le flou. Puis l’horreur. La première image du Fils de Saul est trouble, on distingue quelques formes, puis on entend des cris, une silhouette se rapproche, elle devient visible : c’est Saul, on ne le quittera plus pendant presque deux heures ; quand il disparaitra de l’écran, il nous hantera longtemps après.