« Il faut tenir, et courir, s’élancer d’une enceinte à l’autre. Papillonner, flirter, continuer la discipline de légèreté. Tenter d’obtenir ce sentiment impur, inachevé et possible du chagrin heureux »
Fassbinder

Page estivale du journal d’Olivier Steiner :
entretien avec Thibaut Pez, en mode Messenger.
À plusieurs reprises, Godard nous dit que la lettre A par laquelle démarre sa bibliothèque veut dire Allemagne, que la France et les autres viennent après.

Si les connexions entre poésie contemporaine et cinéma apparaissent d’emblée dans la réappropriation du cinéma en tant que sujet, thématique, figures, par le texte poétique, et en particulier dans les références filmiques très présentes qui entrent dans la composition des textes poétiques, le réinvestissement des pratiques cinématographiques dans le poème reste un axe des plus intéressants de convergences, d’influences, de porosité entre les deux domaines. La confrontation du texte poétique avec les outils techniques de l’écriture cinématographique sera ainsi l’axe privilégié dans cette première approche de la question « poésie contemporaine et cinéma », sous l’angle de leurs interférences et de leurs connexions.
Ce serait si simple d’évaluer un film selon sa capacité ou son incapacité à appartenir pleinement d’un genre, ou parfois à en questionner les frontières.
L’eau du Danube s’écoulant calmement sous les ponts de Vienne nous mène à un groupe de jeunes roms qui discutent des passes qu’ils font. Ils sont virils, machos et se prostituent avec des hommes. Toujours avec une capote, précisent-ils.
Suite des entretiens d’Emmanuèle Jawad autour de « création et politique ». Après Véronique Bergen, Nathalie Quintane, Sandra Moussempès, Leslie Kaplan, Vannina Maestri, Marie Cosnay et Jennifer K Dick et Marie de Quatrebarbes, c’est aujourd’hui Liliane Giraudon qui évoque les implications poétiques et politiques de son travail.
Je suis allée voir le film appelé Nocturama avec une curiosité chargée de mauvaises pensées, de rumeurs sur son histoire. J’étais préparée mais je l’ai d’abord accueilli dans la neutralité que j’avais choisie d’adopter, je n’ai pas lu la critique.
Avant d’être cinéaste, Chantal Akerman voulait être écrivain. Pour autant son cinéma est-il littéraire ? S’il l’est, il reste pur cinéma, pur mouvement, pur écoulement du temps, sensible au corps et à la voix, à la matière des corps autant qu’à celle des mots. Et attaché à la vérité. Littéraire comme celui de deux autres cinéastes, Marguerite Duras et R. W. Fassbinder : auteurs d’une œuvre écrite considérable d’où découlent parfois leurs films. Rien de tel chez Chantal Akerman : deux récits publiés : Une famille à Bruxelles, (1998, L’Arche Éditeur), Ma mère rit (2013, Mercure de France) et un unique texte dramatique : Hall de nuit (1992, L’Arche Éditeur).
La revue Le Chant du monstre publie un long extrait de La Mèche, pièce de théâtre d’Alban Lefranc dont la création, par la compagnie Le Menteur volontaire, est prévue pour 2017.
Fassbinder – La mort en fanfare, n’est pas une cathédrale mais un squat. Il s’agirait de faire effraction, détruire et recomposer, composer et détruire, les deux indissociables : « On s’est introduit d’abord par effraction, la nuit, en forçant une porte de derrière (…), on a cassé des murs, fermé des fenêtres pour en ouvrir de nouvelles, creusé une cave pour y faire tourner un casino clandestin, tracé des signes au-dessus des portes ».
Écrire pour inventer des mondes, réinventer des vies. Ne jamais rester fidèle à l’histoire ou à la biographie mais arpenter les possibles, trouver le fil fictionnel à même de dire l’unité d’une existence et la crise de l’Histoire, de faire surgir une conscience privée comme politique, à travers le prisme du corps (intime et social). Interroger la place de la violence (et de l’individu) dans l’Histoire.
Le Centre Pompidou expose l’œuvre de Dominique Gonzales-Foerster jusqu’au 1er février 2016, un labyrinthe temporel (« Dominique Gonzalez-Foerster. 1887-2058 »), spatial (une trentaine d’œuvres entre la Galerie Sud, les terrasses du musée et l’atelier Brancusi) et intertextuelle tant l’œuvre de l’artiste est nourrie de cinéma, de littérature, de musique et d’architecture. Extension de l’exposition et œuvre à part entière, Marienbad électrique d’Enrique Vila-Matas paraît aux éditions Bourgois. L’ensemble forme un diptyque fascinant, jeux de miroirs entre deux artistes, deux univers, deux manières d’interroger la création, en conversation, dans une double mise en espace de strates qui se superposent, se conjuguent, se répondent.