Le 3 juillet dernier, Samuel Luiz a été tué, en Espagne. Il avait 24 ans. Il a été assassiné par un groupe d’hommes, dans la rue. Il a été assassiné parce qu’il était PD. Il s’agit d’un crime homophobe – un crime homophobe de plus, s’ajoutant aux autres agressions quotidiennes, en Espagne, en France, ailleurs : agressions, insultes, tortures, meurtres de personnes du simple fait qu’elles sont homosexuelles ou transgenres. En Espagne, ce meurtre n’est pas sans rapport avec la montée de l’extrême-droite.

Le livre d’Anthony Poiraudeau s’ouvre sous le signe d’un rêve géographique, urbain et lexical où surgit l’image de la ville d’Aranjuez – ville que le rêveur n’a jamais vue mais dont il est certain qu’elle correspond à celle nommée Aranjuez : « Comme si, connaissant un mot sans en savoir le sens et rencontrant pour la première fois l’objet qu’il désigne, l’évidence s’imposait de faire de l’un le signe de l’autre ».