Comme Judith Butler a pu analyser et effectuer les conditions et conséquences d’un « trouble dans le genre », Jacques Sivan, de manière systématique et inventive, a travaillé à troubler la poésie, l’écriture, la langue. Ses livres construisent des machines littéraires qui problématisent la poésie, en reconfigurent les conditions et effets, en font varier les formes et frontières établies. C’est cette entreprise radicale, essentielle à la poésie, que parcourt et expose La poésie motléculaire de Jacques Sivan qui vient de paraître aux éditions Al Dante.

Le 13 février dernier disparaissait le poète Jacques Sivan. Avec Vannina Maestri et Jean-Michel Espitallier, il avait créé en 1989 la revue Java. Ce texte écrit par Jean-Michel Espitallier poursuit l’hommage de Diacritik à Jacques Sivan initié par un article d’Emmanuèle Jawad autour de ses écritures motléculaires.