Ils sont tous morts, ou presque tous. Et pourtant ils sont tous là : la grand-mère, morte le jour de la première du premier film de Christophe, l’oncle Jacquot emporté par un cancer, l’oncle Roger et la tante Claudie, suicidés, le grand père Puig, à qui on ne parle plus depuis longtemps. Et Marie Do, la mère, la seule encore vivante. Ils sont assis, comme nous au théâtre des Célestins, sur les fauteuils rouges d’une salle de cinéma « céleste », convoqués par Christophe pour une drôle de séance. Ils sont venus voir le film de leur vie, lui-même fantôme, écran aléatoire au cœur d’un dispositif théâtral qui interroge les modalités de leur présence.
Marlène Saldana
Sommes-nous encore vivants au monde ou ne sommes-nous plus, hagards et désemparés, que les grands défunts de l’Histoire, ses ardents fantômes qui vivent et survivent dans un Après majuscule aux accents d’apocalypse aveugle et trébuchante ?