Ce tout petit objet est une perle : dans un format resserré, des photographies en noir et blanc de Rym Khene entrent en résonance avec des petits poèmes en prose de Khalid Lyamlahy. On flâne dans la ville, on vagabonde : la forme d’une ville change plus vite que le cœur des humains, et c’est justement l’objet de ce livre que d’interroger la mémoire des humains et les traces qu’elle surimpose dans le cœur de la ville.
Khalid Lyamlahy
Un roman étranger (2017) est le premier roman de Khalid Lyamlahy. Trois lignes mélodiques composent le tempo de cette fiction : celle qui est dominante, le document d’identité au sens propre du terme — un étudiant étranger est aux prises, chaque année, avec le renouvellement de son titre de séjour, dominante qui éclaire en grande partie la dédicace (« Aux étrangers d’ici et d’ailleurs, d’hier et d’aujourd’hui. Aux miens ») ; les deux autres lignes mélodiques ont aussi à voir avec la construction de l’individu — la recherche de l’amour et la tentative d’écrire un roman. D’où le titre et le projet, sur lequel revient l’écrivain dans un entretien.