À la frontière, on ne se promet rien, sinon de faire quelques pas sur un chemin non balisé : parfois au bord du précipice, mais avec quelques vues sur les jardins interdits, pour reprendre le titre d’une des plus belles pièces d’Henri Pousseur (1973, pour quatuor de saxophones). Fermant les yeux, le diariste s’y projette, notant ce qui s’y passe – ou y passe – comme au sortir d’un rêve. Plus question pour lui de compter le temps, même s’il entretient le goût des nombres. La nuit dernière, dans un moment d’insomnie, il a calculé que 2022 pouvait se décomposer en 2 x 3 x 337, tandis qu’avec 2023, on obtenait 7 x 172 – notons au passage que : 2 + 0 + 2 + 3 = 7, soit le nombre de jours d’une semaine, ou de degrés de l’échelle diatonique (comme 12 est aussi bien celui des mois de l’année que des sons de la gamme chromatique).