Certains parlent avec assurance de livres qu’ils n’ont pas lus. Cette pratique, il est vrai assez comique, a fait l’objet il y a quelques années d’un essai à succès – mais ses acheteurs l’ont-ils vraiment lu ? D’autres dévorent d’épais volumes en quelques heures, ce qui demande du métier. Mais en ce qui concerne les amateurs, ceux qui en sont encore à prendre leur temps pour lire, tournant lentement les pages, revenant régulièrement en arrière, ce qui ne leur permet de prendre connaissance que d’une infime partie de la surproduction du moment, rien n’est joué d’avance.
éditions Tusitala
Diacritik a évoqué ces livres lors de leur parution en grand format. Mais les poches font aussi leur rentrée littéraire.
Revue des sorties, par ordre alphabétique d’auteurs, 2.
Il y a aussi peu de trémolos dans Le Voleur de voitures que dans Le Vin de la jeunesse de John Fante. Et les larmes montent aux yeux avec la même douceur, provoquées par une émotion simple, je dirais presque suffisante, essentielle. J’aime les livres des éditions Tusitala en ce qu’ils sont — pour ceux de la veine que je dirais « sociale » du catalogue — un vrai baromètre de ma sensibilité.
Dandy, roman de Richard Krawiec édité aux États-Unis en 1986 sous le titre Time sharing, est le récit d’une rencontre de deux solitudes, celle d’Artie et de Jolene, deux errances dans l’Amérique libérale des années 80. Né dans le Massachusetts, enseignant et travailleur social, l’auteur a plongé sa plume dans l’acier trempé du réel. Dandy est un livre nécessairement violent, publié par les jeunes éditions Tusitala, en 2013 et, depuis la mi-septembre, disponible en poche, aux éditions Points.