Eliot Royer est un comédien sacrément talentueux. La critique, plagiant habilement Lautréamont, est formelle : « Chaque fois que Royer est sur scène, c’est comme si on y déchiquetait la cervelle d’un jaguar. » Le personnage du nouveau roman de Thomas A. Ravier est en tous points fantasque et ne souhaite pas se poser ni même vous imposer la question éculée de la différence entre fiction et réalité.
éditions Tinbad
Livre inclassable et multiforme paru chez Tinbad dans la collection « Chant », Mes Arabes surprend et interpelle dès la lecture de son titre qui transforme une désignation désormais figée en stéréotype, les Arabes, rejetant l’Autre dans son altérité indigène et subalterne, en une invitation au partage, de soi, de l’Autre. La substitution d’une seule lettre – en un son -m (aime) si bien choisi – permet de franchir la ligne de démarcation identitaire, venant inclure l’Autre en soi et soi en l’Autre. Que se noue-t-il dès lors entre ce moi et l’Autre ? Entre Olivier Rachet, écrivain qui a élu domicile au Maroc, et ceux que le titre nomme Arabes ? Et que désigne à la toute fin ce mot ? Quelle réalité, quelle vérité ou quel mensonge de la langue française que l’auteur tente de sonder dans cet essai en forme de récitatif ?
Entrer dans les proseries de Lambert Schlechter, c’est comme entrer par effraction dans une maison aux portes grandes ouvertes au petit matin.