Depuis le 22 octobre dernier, l’interdiction quasi absolue de l’avortement a été prononcée en Pologne par le Tribunal Constitutionnel. Cette décision privilégie la morale catholique sur le droit. Après des attaques, depuis des mois, contre les personnes LGBT, les femmes jouent de nouveau le rôle de l’ennemi de l’Etat qui, faute de pouvoir faire passer ses lois liberticides par la voie parlementaire, les impose à l’aide d’une cour suprême aux mains d’alliés du PiS, parti conservateur au pouvoir. Un rassemblement avait lieu à Paris ce dimanche 25 octobre en solidarité avec les femmes polonaises. Reportage photo de Jean-Philippe Cazier.

Dans un très bel ouvrage que Suzanne Horer et Jeanne Socquet consacraient en 1973 à la place de la femme dans l’art, parmi les quelques beaux témoignages de femmes artistes publiés, la parole était donnée à Marguerite Duras qui mettait précisément l’accent sur la nécessité, de la part de la femme écrivain et cinéaste qu’elle représentait, de s’exposer avec force et conviction sur la scène médiatique pour faire face à un dehors masculin hostile et toujours prêt à suffoquer la parole féminine. Le titre du livre, La Création étouffée, annonçait déjà le projet des deux auteurs : aller interroger le pouvoir créateur qui est plus volontiers accordé aux hommes comme si la création était un ensemble monolitique réservée à une seule portion du monde.