Arte diffuse un captivant documentaire sur Paul Auster, signé Sabine Lidl : Paul Auster, le jeu du hasard. Prenant prétexte de la parution de 4321, le dernier roman de l’écrivain — monumentale somme et mise en perspective de l’ensemble des topiques son œuvre, fascinant jeu de miroir sur les rapports du réel et de la fiction —, le film croise la lecture de pages du livre, les confessions de son auteur sur l’écriture, le cinéma, la vie, sa famille et celles de proches en un puissant portrait diffracté.

Depuis quelques livres, Paul Auster infléchit son œuvre vers une dimension (auto)réflexive : on se souvient de son diptyque autobiographique, en 2013 et 2014, Chronique d’hiver, suivi d’Excursions dans la zone intérieure, pendant mental de ce miroir d’encre, non plus le sexe, les cicatrices, la chair pour tenir la chronique d’une vie mais ce qui, dans son enfance, l’a conduit à devenir lui-même, les expériences fondatrices. L’année dernière paraissait La Pipe d’Oppen, désormais disponible en poche chez Babel, un recueil d’essais, discours, préfaces et entretiens, quatorze textes qui forment un nouveau portrait oblique, en éventail, pour définir son propre art poétique à travers l’analyse de Perec (dans son rapport à Truffaut), André du Bouchet, Nathaniel Hawthorne, Jim Jarmusch et d’autres.

Depuis quelques livres, Paul Auster infléchit son œuvre vers une dimension (auto)réflexive : on se souvient de son diptyque autobiographique, en 2013 et 2014, Chronique d’hiver, suivi d’Excursions dans la zone intérieure, pendant mental de ce miroir d’encre, non plus le sexe, les cicatrices, la chair pour tenir la chronique d’une vie mais ce qui, dans son enfance, l’a conduit à devenir lui-même, les expériences fondatrices. Cette année paraît La Pipe d’Oppen, recueil d’essais, discours, préfaces et entretiens, quatorze textes qui forment un nouveau portrait oblique, en éventail, pour définir son propre art poétique à travers l’analyse de Perec (dans son rapport à Truffaut), André du Bouchet, Nathaniel Hawthorne, Jim Jarmusch et d’autres.

Comme l’écrit Edna O’Brien — phrase que Philip Roth cite en exergue de La Bête qui meurt (2003) —, « l’histoire d’une vie s’inscrit dans le corps tout autant que dans le cerveau » : là est le sujet même de Chronique d’hiver selon Paul Auster, le récit du rapport qu’entretient un homme avec son corps, comme d’Excursions dans la zone intérieure (publié l’année suivante), chronique d’un cerveau et d’une pensée, de l’éveil au monde d’une conscience.