Hypnotique Rombo d’Esther Kinsky ! Rombo = grondement précurseur d’un tremblement de terre (le mot italien). « Cette rumeur inouïe, inquiétante et profonde, dure plusieurs minutes avant que se déclenche le tremblement de terre proprement dit », lit-on dans le livre. Or le livre a pour projet de cerner ce que fut le séisme du 6 mai 1976 qui a dévasté le nord-est de l’Italie, et ce par les différentes approches que se donne l’écrivaine-géographe-peintre-conteuse (c’est moi qui lui prête de tels attributs…). 50 ans plus tard donc, Esther Kinsky nous fait revivre le drame à travers les monologues de sept personnages qui alternent avec la description des sites que bouleversa le tremblement de terre.

Dans un récent entretien avec Johan Faerber, Christophe Manon caractérise “la force motrice” de Porte du Soleil, troisième volet de son cycle Extrêmes et lumineux, ainsi : “Écrire non pas à propos de ou sur la peinture, mais à travers ou avec.” C’est une des trois ou quatre antiennes qui reviennent de manière obsessionnelle dans ces chroniques : on écrit avec, comme on échange en compagnie.