« … les films, c’est quand même un art qu’on fait avec la chair des gens. La peinture, il y a des couleurs qu’on peut acheter, la littérature il y a des mots, le cinéma il y a de la chair. Je ne peux jamais dire : ‘Le film sera comme ça.’ Je dois rencontrer l’acteur, il doit se laisser faire, prendre et filmer. Un acteur, ce n’est pas du rouge. »
Catherine Breillat, Je ne crois qu’en moi.

Catherine Breillat est de retour grâce aux sollicitations d’un producteur, Saïd Ben Saïd, qui a su la convaincre de reprendre le chemin du plateau et de la création. Onze ans après Abus de faiblesse (2012), Breillat revient avec L’Été dernier, un film remarquable (tant du point de vue cinématographique que compte-tenu du « paysage » idéologique dans lequel nous évoluons), et un entretien, Je ne crois qu’en moi, recueilli par Murielle Joudet (Capricci éditions – les citations de Catherine Breillat mentionnées dans cet article en sont tirées).

Sommes-nous entrées, entrés, dans l’ère Post-#Metoo ? Qu’est-ce c’est que « Post #Metoo ? » Ou encore : Existe-t-il des œuvres symptomatiques d’un après-coup à #Metoo ? Pour répondre en s’attardant à dessein sur le dernier film de Catherine Breillat – L’Eté dernier, tout un programme temporel dans ce titre… – il faut d’abord rappeler l’histoire proche qui a lieu sous l’égide de l’étendard #Metoo. Oui, le temps est venu pour un bilan provisoire sur ce que signifie que défendre pour toutes et tous le droit de vivre une vie épargnée de brutalités et de violences, vie sociale, vie ordinaire, vie professionnelle, familiale, mais aussi vie psychique et sexuelle.