Alors que les éditions Bouquins vient, en mai, de republier Jules Verne, se repose une question récurrente : comment éditer la masse impressionnante, bouillonnante, tumultueuse des soixante-huit récits qui composent les Voyages Extraordinaires ? Comment prétendre contenir et publier dans un même espace autant de matières brassées par l’en-avant vernien ? Question qui en entraine une autre, plus simple mais encore plus vitale :  comment lire Verne, et quelle place a-t-il dans notre littérature aujourd’hui ?

La quatrième de couverture de l’ouvrage récent de Laure Lévêque, Jules Verne, un lanceur d’alerte dans le meilleur des mondes, explicite sans ambiguïté le projet de ce livre plein de vigueur, d’informations précises et d’analyses d’une œuvre qu’on a trop facilement rangée dans la catégorie des œuvres pour la jeunesse, portée par un positivisme à tout crin.