Le problème est autour des mots ; j’imagine des dispositifs biotechnologiques précis, des sortes d’implants ou de greffes les orientant, les obligeant à bifurquer nettement vers un champ inhabituel, à s’y multiplier, s’y organiser, s’y déployer — à la façon d’un « plasmode myxomycète ».
Plasmas
Danser au bord du monde : le titre du livre d’Ursula Le Guin cité en exergue du dernier roman de Céline Minard pourrait en être la ligne de force comme de basse. Mais Plasmas ne se laisse pas saisir si simplement : tout de brisures et réflexions, d’échos et combinaisons, le récit déroute autant qu’il fascine, à l’image d’un univers aux lignes (dés)accordées. Si Céline Minard réinvente la forme du livre-monde, comme le suggère la quatrième de couverture de Plasmas, c’est bien dans la concentration et l’éclatement, seules formes possibles pour dire le chaos qu’est et sera notre univers, dans un récit qui le ressaisit comme une danse.