Il est fascinant de voir tant d’occurrences du mot « universel » dans l’exposition Paris-Athènes, qui vient de se clôturer au musée du Louvre. L’exposition s’intéresse aux « rapports » (pour le dire pudiquement) entre la France et la Grèce, et à la « Naissance de la Grèce moderne » (c’est son sous-titre) entre les XVIIe et XXe siècles. Elle « souhaite mettre en valeur les liens unissant la Grèce et la culture européenne ». Assurément, il y a de très belles pièces – la Vénus de Milo (et son histoire), de nombreuses peintures, de tout aussi nombreuses sculptures, de riches documents d’archives, des images du Parthénon coloré (car il n’a pas toujours été blanc). Mais l’« universel » en question est davantage célébré que discuté : en permanence confronté à deux degrés de lecture, on ne sait sur quel pied danser et on a finalement l’impression que l’exposition, tout en livrant incidemment un certain nombre d’éléments, fait tout pour désamorcer leur lecture critique et l’analyse de leurs implications.