Ils sont nombreux à prétendre à la reprise du flambeau des chanteurs dandies, ces mélodistes nouveaux romantiques. En attendant leurs prochains disques (sous des formes différentes : Perez actuellement, Séverin début février, Alex Beaupain en mars, Lafayette pour bientôt), on peut replonger dans l’œuvre d’un des plus fameux d’entre eux, toujours en exercice, via une nouvelle compilation qui vient tout juste de paraitre, nommée sobrement et de manière éponyme Le Meilleur d’Alain Chamfort.

Émilie Simon, Feist, Christine and the Queens, Mansfield.Tya, Holden, Metric : depuis 18 ans, le Festival « Les Femmes s’en Mêlent » qui se déroule chaque printemps à Paris et en province a le flair pour sélectionner les chanteuses et les groupes à dominante féminine qui seront peut-être les stars de demain. Toutes ses artistes susnommées ont pu être découvertes (parfois) bien avant tout le monde par les festivaliers dans des cadres plus intimes que dans les salles dans lesquelles elles se produisent aujourd’hui.

En 20 ans et 9 albums, les Suédois de Club 8 se sont affranchis de toute étiquette. Le duo (Karolina Komstedt et Johan Angergård) s’est affairé à faire la musique qui lui plaisait, sans trajectoire définie, sans se laisser distraire par divers succès ponctuels — sur les radios US (Strangely Beautiful, 2003) ou dans les charts de leur propre pays — variant d’un style à l’autre pour y mieux revenir quelques années plus tard après d’autres digressions.

Un remontant voire un coup de pied aux fesses pour se lancer le lundi matin dans les couloirs tristes du RER pour reprendre la route du bureau. (Mais cela marche aussi : le mardi quand on a pris un RTT la veille, les matins moroses ou les lendemains de jour férié). Cela s’appelle Shopping et non il ne s’agit pas d’aller calmer ses frustrations en allant se réconforter en achats inutiles.

Non, ne vous moquez pas. Vous avez toutes et tous un jour fredonné Call Me Maybe dans la rue sur vos lecteurs MP3 en simulant le téléphone avec votre main, provoquant peut-être quelques sourires auprès des passants ayant croisé votre chemin — oui, c’est du vécu. Avouez également ! Le produit Carly Rae Jepsen a le mérite de poser au moins une question : comment un artiste peut il poursuivre sa carrière après un tube aussi écrasant et omniprésent que Call Me Maybe ?

C’est l’apocalypse ! La fin du monde n’est peut être pas si proche – je ne suis devin –, mais l’issue de l’année l’est bel et bien, généralement accompagnée de son lot de compilations et d’albums de « poids lourds » censés booster les ventes d’ici Noël, pour peu qu’on offre encore des CD de nos jours (j’attendrai la sortie du vinyle du nouveau Lara Fabian avant de l’offrir à mon pire ennemi, c’est quand même un bien plus bel objet).

J’ai bien rigolé dans les années 1990 lors de la diffusion d’un reportage sur l’Eurodance de l’émission Capital sur M6. Une bande de jeunes filles fans de Capella, une des stars de ce courant qui a engendré les affreux Dance Machine, les Dr Alban et compagnie, était filmée à la sortie de l’enregistrement d’un programme télé où le groupe devait faire un playback.