Dans le récit d’Adrien Girault, les mots forment une surface qui laisse passer un silence, des choses non dites, non articulées par un langage qui les exposerait en plein jour. Le livre est fait de ce rapport entre la surface et ce qui existe au-dessous, ce qui s’agite sous cette surface et y produit des ondes, des remous – des signes qui cachent autant qu’ils font pressentir une obscurité, des ombres.

Stéphane Vanderhaeghe et Adrien Girault ont publié presque simultanément deux romans différents dans leur forme et leur contenu mais qui se rejoignent dans ce qu’ils mettent en scène de l’écriture.
A tous les airs, de Stéphane Vanderhaeghe, et Rabot, d’Adrien Girault, sont des romans du secret, des livres dont le point focal est un secret qui n’est pas réellement exprimé et qui rayonne pourtant à travers chacun des deux romans. L’important ici n’est pas du tout le secret en lui-même, le secret comme contenu dicible d’un discours. Ce qui importe serait plutôt le secret comme forme, ce que cette forme fait à l’écriture et ce qu’elle en dit, la pratique et le sens de l’écriture qui sont alors en jeu.