La littérature féministe est un luxe. « Une révolution inefficace… mais une révolution quand même », écrit Andrea Dworkin, citée en exergue par Azélie Fayolle. La littérature féministe n’a pas donné le droit de vote, n’évitera pas les féminicides, ne libérera pas les Afghanes ni les Iraniennes pas plus qu’elle ne permettra d’augmenter les minimas sociaux, lit-on. La révolution que soulignent Andrea Dworkin et Azélie Fayolle avec elle est celle de l’ébranlement des grandes instances d’écriture par l’affirmation d’un regard féministe sur le monde. Écrire et lire en féministe dans un contexte patriarcal relève du sabotage, du déplacement et d’une réinterrogation critique : « Les féministes ne laissent intacte aucune instance de l’écriture, en minant jusqu’à la possibilité du récit traditionnel et en réinventant l’épique comme les utopies ».